Dans une conjoncture économique bouleversée et une crise sanitaire mondiale inédite, fragilisant les plus vulnérables, creusant les inégalités et accentuant la pauvreté, plus que jamais, le travail décent, célébré ce 7 octobre, doit être au cœur du monde d’après.
La notion de travail décent est née en 1999 d’une campagne de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui affirmait alors « Le but fondamental de l’OIT aujourd’hui est que chaque femme et chaque homme puisse accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité ».
Le travail décent s’entend comme un emploi digne, convenablement rémunéré, s’exerçant en toute sécurité, procurant un minimum de protection sociale pour le travailleur.se et sa famille, répondant à leurs besoins essentiels, garantissant un niveau de vie décent et laissant entrevoir un avenir meilleur.
En 2008, à l’initiative de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) alors que la crise financière menaçait la subsistance de millions de personnes à travers le monde, la défense du travail décent s’est incarnée en une journée mondiale d’action. Elle rassemble chaque année le 7 octobre l’ensemble des syndicats du monde entier qui agissent pour placer l’homme au centre de la réflexion sur le travail.
En 2015, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le travail décent et les quatre piliers de l’agenda pour le travail décent – création d’emploi, protection sociale, droits au travail et dialogue social – sont au centre du programme de développement durable pour 2030. Devenu un objectif universel, le travail décent est intégré à tous les textes de portée mondiale.
En 2020, cette journée prend tout son sens dans un contexte économique alarmant et une crise sanitaire mondiale sans précédent. Le chômage partiel et les licenciements fragilisent les plus vulnérables et précaires. Les inégalités se creusent et il devient difficile de lutter pour revendiquer des droits et obtenir un travail décent, ainsi que notamment un logement digne et abordable et l’accès aux soins, parmi les droits fondamentaux.
Pour se relever des conséquences de la Covid-19, en premier lieu sur la santé, l’emploi et les revenus, dans un monde déjà fracturé dont les inégalités et la pauvreté ne cessent de s’accroître, le travail décent et l’humain doivent être au centre des politiques gouvernementales. Seul un nouveau contrat social, fondé sur le respect de la dignité humaine, pourra garantir la reprise de l’économie mondiale et répondre à la convergence des défis de la pandémie, du changement climatique et des inégalités. Seule une économie de la durabilité et de la prospérité partagée, à l’opposé d’une vision uniquement fondée sur les profits, contribuera à la paix, à une mondialisation équitable et à l’éradication de la pauvreté.
L’UNSA s’associe au message délivré par la CSI et la Confédération Européenne des Syndicats et milite avec l’OIT pour l’émergence de ce pacte social autour d’un nouveau modèle de société visant un développement soutenable dans une société juste, équitable et solidaire mettant l’humain au cœur de son projet.