Source : Lacroix.com (19 Janvier 2015)
Depuis six ans, plus de 32 000 jeunes ont donné 4 heures de leur temps aux associations à travers la France en échange d’une place de concert spécifiquement réalisé pour eux. Une recette plus que jamais salutaire
Orange RockCorps a été mis en avant le 19 janvier 2015 dans l’émission « Social Éco» de Christine Quentin, présentée par Nicolas Pierron, en partenariat avec La Croix, chaque jour à 6h50 sur Radio Classique.
Spécialisée en économie sociale et solidaire, « Social Éco» présente chaque jour une initiative dans le domaine de l’insertion par l’activité économique, l’environnement, l’habitat, l’éducation ou l’économie numérique.
Nicolas Pierron : Gros plan ce matin sur RockCorps, qui amène les jeunes passionnés de musique à faire du bénévolat…
Christine Quentin : Oui, RockCorps est une organisation, qui à la lueur des récents événements en France se révèle quasiment d’utilité publique puisqu’elle permet aux jeunes-et notamment aux jeunes dont la culture familiale ne les expose pas au sens du service pour autrui ; de faire du bénévolat et de le faire en musique et avec fun! L’idée est que les jeunes de plus de 16 ans donnent 4 heures de leur temps à une association.
Il leurs suffit de s’inscrire en trois clics. En échange, ils reçoivent une place pour un concert auquel ne participent que celles et ceux qui ont fait leur part. Les concerts RockCorps mobilisent les icônes de la jeune génération : David Guetta, Pharell Williams, Stromae… Ce sont des rendez-vous de célébration uniques pour ces adolescents ! L’idée vient d’une bande de sept copains américains, avec une vision : faire que cela devienne aussi naturel pour la jeunesse d’aller faire du bénévolat que d’aller au cinéma. En neuf ans, RockCorps a déjà impliqué 130 000 jeunes à travers aussi l’Angleterre, l’Afrique du Sud, l’Amérique du Sud, aujourd’hui au Japon, en Australie et en France depuis six ans!
N. P. : Comment ça se passe chez nous?
C. Q. : En France, c’est principalement le groupe Orange qui a eu le courage de soutenir le lancement de cette forme moderne et contemporaine d’engagement. Chez nous, cela s’appelle d’ailleurs Orange RockCorps. Concrètement, je me souviens d’avoir assisté, en 2010, à une journée Orange RockCorps chez les petits frères des pauvres à Marseille où plus de 50 jeunes de tous horizons ont débarqué affublés du même tee-shirt noir siglé Orange RockCorps; musique, DJ et sourires en bandoulière pour créer un préau sur la terrasse afin que les personnes âgées puissent profiter du jardin de l’association en journée. Je peux vous assurer, Nicolas, que ce jour-là, fraternité et entraide intergénérationnelle n’étaient pas que des mots!
Le principe est qu’il y ait un avant et un après le passage de RockCorps. Cela peut aussi consister à repeindre les chambres d’un foyer d’accueil, refaire les tracés d’un terrain de basket pour une association de jeunes, tout dépend des besoins. Depuis 2009 : 32 000 jeunes ont déjà donné 4 heures de leur temps en France au sein de 420 associations. Ce sont 128 000 heures de bénévolat, et plus de 250 personnes qui ont trouvé un CDD à un moment donné pour mettre en marche cette dynamique Orange RockCorps à Paris, Marseille, Bordeaux, Nancy, ou autre.
N. P. : 32 000 jeunes mobilisés… que va devenir ce beau potentiel?
C. Q. : Tout va dépendre de la manière dont Orange va continuer à soutenir RockCorps. Le groupe de télécommunications a déjà investi plusieurs millions. Le bon sens voudrait qu’il donne une portée plus vaste à cet investissement et à son potentiel. Je pense qu’il n’échappera à personne qu’aujourd’hui plus que jamais, soutenir une organisation qui sait mobiliser des milliers de jeunes en France et leur reconnaître leur sens de l’effort pour autrui n’est plus affaire ni de communication ni de Responsabilité sociale d’entreprise (RSE) mais relève presque d’une obligation d’utilité publique…