Laure de la Raudière choisie par l’Elysée pour présider l’Arcep

Revue de Presse

Source : lesechos.fr (6 janvier 2021 )

La députée Agir d’Eure-et-Loir, normalienne et ingénieure, a été choisie par l’Elysée pour prendre la tête du régulateur des télécoms. Elle doit encore être confirmée par l’Assemblée nationale et le Sénat.

L’annonce a été faite par l’Elysée mardi soir. Emmanuel Macron a choisi Laure de la Raudière pour prendre la succession de Sébastien Soriano, dont le mandat de six ans à la tête de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep), le régulateur des télécoms, s’achevait le 3 janvier.

Comme « Les Echos » l’écrivait dès dimanche, le Président de la République a retenu la candidature de cette normalienne, ingénieur télécoms et actuelle députée d’Eure-et-Loir. Celle-ci doit désormais obtenir l’aval des Commissions des affaires économiques de l’Assemblée nationale – dont elle fait actuellement partie – et du Sénat.

Dans la foulée de l’annonce, les réactions positives se sont multipliées sur les réseaux sociaux, saluant l’expertise sectorielle d’une politique investie de longue date sur les sujets du numérique. Et la probable nomination, pour la première fois, d’une femme à la présidence du gendarme des télécoms.

Une «  vraie experte » des télécoms

La Fédération française des télécoms, qui regroupe tous les opérateurs tricolores sauf Free, a félicité l’impétrante et a «  hâte » de travailler avec elle « sur les nombreux enjeux du secteur en 2021 » dont la 5G. « La filière industrielle compte sur le soutien du régulateur dans ces chantiers colossaux que mènent de front les opérateurs télécoms, dans des conditions de plus en plus difficiles », écrit la fédération.

Et dans une rare harmonie, l’AOTA – une association qui regroupe une cinquantaine de petits opérateurs alternatifs – a renchéri, expliquant soutenir la proposition présidentielle de nommer une « spécialiste reconnue du numérique et des télécoms », qui «  pourra compter sur l’expertise des opérateurs régionaux pour accompagner la transformation numérique des entreprises ».

« Laure de la Raudière est une vraie experte des télécoms, abonde encore un opérateur national. Elle comprend cette industrie et veut la défendre. C’est aussi une politique qui sait parler aux élus sur le terrain. Avec elle, l’aménagement numérique du territoire devrait être davantage mis en avant. »

L’unanimité sauf chez Free

La députée de 55 ans, proche de l’actuel ministre de l’Economie Bruno Le Maire, semble faire l’unanimité, sauf chez Xavier Niel. Le fondateur de Free a fait une sortie remarquée lundi soir sur BFM Business.

Interrogé sur la nomination possible de Laure de la Raudière, le patron n’a pas caché sa désapprobation. « Nommer à la tête d’une autorité indépendante quelqu’un qui a bossé quinze ans chez Orange, ça me paraît un peu surprenant », a réagi Xavier Niel, avant de critiquer violemment l’exécutif qui nommerait une personnalité politique à la tête de l’Autorité indépendante, et qui plus est une ancienne du secteur.

« Je ne suis pas sûr que Donald Trump aurait osé faire un truc comme ça aux US », s’est emporté le fondateur de Free, allant jusqu’à suggérer que « Les Echos » auraient commis une erreur. « C’est une coquille, une mauvaise info, je ne vois que ça », assurait-il lundi.

Le trublion va devoir manger son chapeau. Si Laure de la Raudiere a bien travaillé – il y a plus de vingt ans – chez France Télécom, devenu Orange, pendant une décennie (de 1990 à 2001), Emmanuel Macron n’y a visiblement pas vu un obstacle.