Télécoms : qui est Laure de La Raudière, la députée choisie par Macron pour diriger l’Arcep ?

Revue de Presse

Source : lexpress.fr (6 janvier 2021 )

Spécialiste reconnue du numérique et des télécoms, la députée de 55 ans a réalisé une partie de sa carrière chez France Telecom-Orange à différents postes de direction.

Elle devrait être la première femme à accéder à la présidence du gendarme des télécoms depuis sa création, en 1997. Emmanuel Macron a choisi mardi la députée de centre-droit (Agir) d’Eure-et-Loire Laure de La Raudière, 55 ans, pour prendre la tête de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep). 

Pour succéder à Sébastien Soriano, dont le mandat a pris fin début janvier, ‘le président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre, de nommer Mme Laure de La Raudière en qualité de présidente de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep)’, a précisé l’Élysée dans un communiqué. Sa nomination doit maintenant recevoir l’aval de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale – dont Laure de La Raudière est membre – et de son équivalent au Sénat. 

Experte du numérique

Cette nomination mérite d’être soulignée pour plusieurs raisons. Tout d’abord, on l’a dit, ce serait la première fois qu’une femme prendrait la présidence de l’Arcep – le gendarme des télécoms ayant été dirigé par cinq hommes depuis sa création il y a près de 25 ans. De plus, comme le souligne Le Figaro, la présidence revient traditionnellement à un conseiller d’État – sauf dans le cas de son prédécesseur, Sébastien Soriano. 

Laure de La Raudière a pour elle une solide expérience et est une spécialiste reconnue du numérique et des télécoms. Diplômée de Normale Sup’ et de Télécom Paris, elle a réalisé une partie de sa carrière chez France Telecom-Orange entre 1990 et 2001 à différents postes de direction. Elle a ensuite rejoint une start-up, avant de créer son entreprise de conseil en réseaux. 

Un choix contesté

Interrogé sur son éventuelle nomination, le fondateur de Free, Xavier Niel, avait jugé lundi sur BFM Business que ‘ce serait aberrant pour la concurrence’ – même si, de par son parcours, elle est ‘très compétente’ et ‘connaît bien le secteur’. Il avait fustigé ce choix avec ces mots : ‘Nommer à la tête d’une autorité indépendante quelqu’un qui a bossé 15 ans chez Orange, cela me paraît assez surprenant.’ 

‘La concurrence, elle marche en France car nous avons une autorité indépendante qui depuis vingt ans a fait le boulot. Cela me paraîtrait incohérent d’avoir un gouvernement, un Président ou un Premier ministre qui prenne une décision qui soit celle-ci’, avait-il déploré. 

Derrière plusieurs propositions

Tendance libérale et pro-entreprises, la députée de centre-droit siège depuis 2007 à l’Assemblée nationale. Cette année-là, elle s’impose aux législatives dans la 3e circonscription d’Eure-et-Loir, sous la bannière de l’UMP, devenue LR depuis. Elle suit de près les sujets liés au numérique.  

Dans une tribune publiée dans Libération en 2015, elle proposait de remplacer les cours de technologie par de l’informatique au collège. ‘Je suis très favorable à l’enseignement du numérique. Il faut que la population française dans son ensemble acquière une culture du numérique’, déclarait-elle.  

Également co-rapportrice d’une mission d’information parlementaire sur la technologie des blockchains et ses usages, elle déclarait en 2018 dans L’Écho républicain : ‘Comme Internet a profondément transformé notre société, les métiers, l’économie, la blockchain est une révolution au moins aussi majeure. Le potentiel est énorme. On a loupé la révolution d’Internet mais un pays comme la France n’a pas le droit de louper cette révolution des blockchains.’ 

Soutien de Bruno Le Maire en 2017

Pour la présidentielle de 2017, elle participe activement à la campagne infructueuse de Bruno Le Maire lors de la primaire de droite, remportée par François Fillon. Comme d’autres, elle claquera la porte au moment de l’affaire Fillon puis rejoindra en 2017 un groupe parlementaire de centre-droit conciliant avec la majorité présidentielle. 

Elle se présente sans succès à la présidence de l’Assemblée, obtenant 34 voix, contre 353 pour le candidat LREM François de Rugy. Fin 2017, elle prend part à la fondation du parti centriste Agir avec plusieurs élus dont le ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester. 

Au Palais Bourbon, la députée, membre de la commission des Affaires économiques, a participé à la création d’un dixième groupe parlementaire, Agir Ensemble, allié de la majorité et composé de 17 députés, dont des ex-LR ou ex-LREM