Le surcoût lié au télétravail peut aller jusqu’à 174 € par mois pour le salarié

Revue de Presse

Source : previssima.fr (11 février 2021 )

Alors que le Gouvernement enjoint les entreprises à renforcer le recours au télétravail après un relâchement constaté depuis la fin du 2e confinement, une étude menée par le cabinet de conseils en ressources humaines Convictions RH et révélée par le Parisien, met en lumière le coût lié au travail à distance pour les salariés. Et celui-ci s’avère être très variable ; ainsi, selon le profil des salariés, le surcoût va de 13 € à 174 € par mois pour un télétravail à temps plein, soit 20 jours mensuels.

Les auteurs de l’étude ont déterminé trois grands postes de dépenses  :

  • les frais courants  : eau, gaz, électricité, chauffage, repas, capsules de café ;
  • les fournitures pour 6 mois  : papeterie, cartouches d’encre ;
  • le mobilier et le matériel informatique  : casque (34,99 €), siège (39,99 €), bureau (79,95 €), imprimante (49,99 €), deuxième écran (109,99 €). Ces achats, certes ponctuels, demeurent importants.
    Le loyer et l’abonnement internet/mobile ont quant à eux été exclus des calculs. «  Beaucoup de salariés ont un forfait illimité qui n’entraîne pas de dépense supplémentaire pour le salarié », a ainsi expliqué Marine Chabot, associée du cabinet Convictions RH.

Parmi les dépenses supplémentaires les plus importantes générées par le télétravail : le chauffage, et pour cause, «  certains salariés le baissent, parfois fortement, en allant travailler ». Le surcoût lié au chauffage varie en fonction de la taille du logement et du type d’énergie utilisée (gaz ou électricité). La dépense mensuelle oscille ainsi entre 22 € pour un 50 m2 chauffé au gaz et 48 € pour un 150 m2 chauffé à l’électrique.

Quant aux frais de repas et de café, s’il n’est prévu aucune prise en charge par l’entreprise, à travers notamment l’octroi de tickets restaurant, ils reviennent à près de 99 €/mois (repas à 4,95 €/jour).

Donc le surcoût lié au travail à distance dépend principalement du profil du salarié  : type de chauffage, prise en charge des frais de repas et de transport, importance des frais d’équipements variables selon la profession exercée.

Au contraire, le télétravail peut engendrer des économies pour le salarié allant jusqu’à 160 €/mois ; c’est notamment le cas lorsque les frais liés aux repas sont couverts par des tickets restaurant (ceux-ci étant obligatoirement maintenus en période de télétravail) et qu’il n’y a plus de frais de transports. «  Avec le maintien du remboursement de la carte transport à 50 % ou à 100 %, ou les économies d’essence, il arrive que le salarié soit gagnant », souligne le cabinet.

Concernant la prise en charge des frais liés au travail à distance par l’employeur, l’accord national interprofessionnel (ANI) sur le télétravail signé par le patronat et les syndicats en novembre dernier stipule qu’il appartient à l’entreprise «  de prendre en charge les dépenses qui sont engagées par le salarié pour les besoins de son activité professionnelle et dans l’intérêt de l’employeur », sans préciser toutefois les types de frais concernés, renvoyant cette question au dialogue social en l’entreprise.