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Le mardi 17 mars, Stéphane Richard présentait ses objectifs pour les cinq ans à venir, le plan 2020. Avant cette présentation, le PDG avait reçu, avec Bruno Mettling, l’ensemble des organisations syndicales en réunions bilatérales, puis le 11 mars en multilatérale.

Quelles sont les principales leçons à tirer de ces différentes déclarations ?
L’année 2014 a plutôt été bonne mais l’année 2015 sera plus difficile : l’an dernier, le groupe a en effet relativement bien résisté aux effets délétères de la guerre des prix à laquelle se livrent les différents opérateurs depuis l’arrivée de Free. Le Low-cost à tout prix a entraîné le rachat de SFR par Numéricable, de sérieuses difficultés chez Bouygues et même chez Free, et des réductions de marges significatives chez Orange. Cette guerre absurde va-t-elle se poursuivre ? Nos clients attendent également une amélioration de la qualité de nos services et une diversification de l’offre technologique…

Malgré un cours de l’action en hausse depuis plusieurs mois
le maître mot concernant les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) et donc les rémunérations est MODERATION ! Nous ne pouvons que déplorer une fois de plus, le fait que les efforts ne soient pas reconnus de manière sonnante et trébuchante, et comme tout un chacun nous constatons qu’il vaut 100 fois mieux être rentiers actionnaires que contributeurs direct à la réussite de l’entreprise.
Orange est un groupe international, et l’année passée a vu la confirmation de notre présence en Europe, en Afrique et, malgré une conjoncture internationale tendue, au Proche et Moyen-Orient où l’Egypte compte aujourd’hui 44 millions d’abonnés Orange.

L’évolution de la demande des consommateurs semble au cœur des réflexions du groupe : multiplication des terminaux multifonctions dans les ménages, une création de services nouveaux quasi infinie pour tous, les entreprises et les sites publiques. Le développement exponentiel de la « digitalisation de l’économie », terme qui succède à « numérisation» comme celui « d’utilisateur » doit remplacer le mot client….à quand un retour à l’usager ? Cela suppose un effort d’investissement élevé : 16 milliards d’euros pour 2015/2018, soit 16% du CA (contre 11% en 2010 et 14% en 2014 (fibre, 5G, achats de bandes passantes, connexion de l’ensemble des TGV français à l’internet …)

Sur les transferts fibre/câble, l’opérateur, comme les salariés d’Orange, était inquiet des décisions en cours de préparation par l’Arcep. Les préconisations de cette instance « régulatrice » étant souvent marquées par un dogmatisme libéral et hyperconcurrentiel qui a quand même abouti à la disparition de dizaines de milliers d’emplois chez les opérateurs de télécoms, sans création, loin delà, chez les opérateurs Internet. Il semblerait qu’un peu de raison ait conduit les conclusions du rapport Champsaur.

S’il est bien un domaine où l’Arcep devrait intervenir, c’est l’inégalité totale de traitement fiscal et douanier, de protection des données personnelles et d’entreprises qui opposent aujourd’hui les industriels européens et leurs entreprises , donc leurs salariés et les GAFA (Google, Apple, FaceBook, Amazon) et autres géants américains qui préemptent le marché mondial comme naturellement et juridiquement leur propriété.

Plus particulièrement, au cours de cette bilatérale avec la direction l’UNSA a particulièrement soulevé trois interrogations :

– Les importants départs en retraite qui se dérouleront d’ici 2020 (il ne restera plus que 75 000 salariés en France à cette date) seront générateurs de tension, mais contrairement à la période Lombard, l’entreprise affiche une réelle volonté d’accompagner ces évolutions et, entre autres, les demandes de qualifications qui évoluent très vite dans nos activités. Dans de nombreux services, l’absence de personnels commence à se faire sentir…. Notre syndicat a noté avec satisfaction l’engagement de la direction de lancer une négociation nationale avec les organisations syndicales, sur les « charges de travail » actuelles et à venir.

– Quid des TPS dont l’accord actuel programme les dernières entrées ? Notre syndicat a vivement plaidé pour un système de continuation, une « décélération programmée » plutôt qu’un effet couperet comme pour le CFC et surtout pour que l’entreprise affiche enfin sa position, sur ce dossier, le plus vite possible. Au plus tard à la fin du 1er semestre.

– Allons-nous connaitre de nouvelles mutations organisationnelles internes dans les prochaines années ? Garderons nous l’équilibre DO / DI ?

– Garderons-nous 19 CE ? Quelles filiales seront intégrées au groupe ?

Sur toutes ces questions, peu de réponses.