Source : bfmtv.com (18 janvier 2022 )
Le gouvernement soutient la candidature de la patronne de Schneider Europe alors que le conseil d’Orange mise plutôt sur celle de Frank Boulben. L’actuel PDG Stéphane Richard devrait rester en place au-delà du 31 janvier.
Chacun a son candidat, mais c’est désormais Christel Heydemann qui tient la corde. Ce week-end, l’Elysée a pris position en faveur de l’actuelle responsable de Schneider en Europe pour la direction générale d’Orange. Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, l’a rencontrée la semaine passée tout comme les deux autres prétendants, Frank Boulben, actuel dirigeant de l’Américain Verizon, et Ramon Fernandez, le directeur financier d’Orange. Selon nos informations, l’Elysée a suivi le choix du ministre de l’Economie qui s’était prononcé en faveur de Christel Heydemann, et l’a fait savoir à Frank Boulben. L’entourage d’Emmanuel Macron ne nous a pas répondu.
Christel Heydemann, vice-présidente des opérations de Schneider Electric au ministère de l’Économie le 21 novembre 2017 pour les ‘Rendez-vous de Bercy’
Christel Heydemann, vice-présidente des opérations de Schneider Electric au ministère de l’Économie le 21 novembre 2017 pour les ‘Rendez-vous de Bercy’ – ERIC PIERMONT / AFP
La semaine dernière, Bruno Le Maire avait déclaré qu’’à compétence égale, il privilégie une femme’ nous avait confié son entourage. Un début de virage amorcé par Bercy alors que son administration, l’Agence des participations de l’Etat (APE), avait mis en avant la candidature de Frank Boulben, en accord avec la gouvernance d’Orange comme l’avait révélé BFM Business. Le comité de gouvernance de l’opérateur, renforcé par un représentant de Bercy, avait préféré le dirigeant de Verizon dont les présentations avaient fait ‘forte impression’ selon plusieurs sources.
Stéphane Richard la soutient
Frank Boulben avait proposé d’infléchir fortement la stratégie d’Orange en multipliant les partenariats dans les métiers moins stratégiques comme la cybersécurité, les contenus télé ou la banque. ‘Son positionnement de tout changer a fait peur à Bercy pour les aspects sociaux’ décrypte une source proche du ministère. D’autant qu’il semble soutenu par Michel Combes, l’ancien directeur financier d’Orange, qui n’a pas laissé de bons souvenirs aux syndicats du groupe…
A l’inverse, le profil de Christel Heydemann, déjà administratrice d’Orange depuis 2017 est plus rassurant. Elle s’inscrit plus dans la continuité de Stéphane Richard qui l’a faite entrer au conseil d’administration. ‘Stéphane Richard a beaucoup milité pour sa candidature’ ajoutent plusieurs sources. Son passage comme DRH d’Alcatel est un atout alors que le social est clé chez Orange.
Le politique soutenant Christel Heydemann et le comité de gouvernance d’Orange privilégiant plutôt Frank Boulben, il faudra trancher. Peu de chance que le conseil d’administration d’Orange se révolte contre l’Etat, son premier actionnaire avec 23% de son capital. D’autant que, selon nos informations, les administrateurs indépendants d’Orange sont assez partagés entre les deux candidats. ‘Ils ne se sentent pas obligés de suivre l’avis du comité de gouvernance qui préfère Frank Boulben’ nuance une source proche d’Orange. Un bras de fer semble peu probable.
Encore un président à nommer
Le conseil d’administration d’Orange, qui devait se réunir le 24 mais pourrait être reporté de quelques jours. Il devra aussi décider de la date de départ de Stéphane Richard qui doit quitter son poste de PDG le 31 janvier suite à sa condamnation dans l’affaire Tapie. Mais l’échéance se rapproche et semble difficile à tenir. Plusieurs options sont possibles. Il pourrait prolonger de quelques semaines, le temps d’accueillir son successeur, surtout s’il s’agit de Christel Heydemann. Il pourrait même lui passer le relai tout en demeurant président non-exécutif jusqu’à l’assemblée générale du 12 mai.
Orange a aussi besoin de temps pour nommer un nouveau président car Stéphane Richard cumule les deux fonctions de PDG. Ces derniers jours, le nom de Pascal Cagni, président de Business France et ancien patron d’Apple en Europe, circule avec insistance. Il aurait même déjà rencontré Christel Heydemann
