Ils disent non à la fermeture du site d’Orange à La Turbie

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Source : nicematin.com (22 juin 2015)
Manifestation à La Turbie après l’annonce de la fermeture du site du laboratoire de recherche de l’opérateur français, Orange. Cinquante salariés vont déplacés à Sophia-Antipolis « où les outils ne seront pas suffisamment performants ».

Ils se disent « résignés ». Les douze salariés du laboratoire de recherches de l’opérateur Orange à La Turbie ont pris la tête d’une manifestation comptant une cinquantaine de personnes ce samedi matin pour protester contre la fermeture annoncée du site.

Trois hectares sur la Tête de Chien, autour du Fort Masséna, dédiés depuis plus de quarante à la recherche scientifique sur les antennes de transmission. La direction d’Orange, a avancé son intention d’une « synergie régionale pour conserver un avantage compétitif dans le secteur des antennes ».

Et ainsi regrouper les équipes de La Turbie au pôle de Sophia-Antipolis, « pour travailler un écosystème local ».

Emplois maintenus
Sur place, salariés et chercheurs ne l’entendent pas de la même oreille.
« Le site est idéal pour les recherches et les mesures, reconnu internationalement et on va être déplacés dans un emplacement ou les outils ne seront pas suffisamment performants. On va passer de l’exceptionnel au moins bien. En nous enlevant des moyens qui font la différence », plaident les employés qui jugent la fermeture, « pas justifiée économiquement ».
Sur cet argument, la direction d’Orange fait savoir que les équipements de La Turbie sont « dédiés à l’activité des antennes satellites et cette activité ne fait plus partie du groupe Orange ». Et que sur ce dossier « très suivi, le maintien total de l’emploi est assuré ».

Dans leur combat, les salariés ce samedi étaient épaules d’organisations syndicales, d’associations… et d’élus. Sur la question, majorité et opposition du conseil municipal turbiasque sont d’accord.

« Nous sommes dans l’incompréhension. Ce sont des emplois que l’on enlève à notre territoire et une perte d’une activité de haute technologie qui compte pour La Turbie », déplore Denise Gelso, premier adjoint du village, qui se faisait hier le porte-voix du maire et du président de la CARF.

Quel avenir pour le site?
« Économiquement nous allons perdre des revenus certes », poursuit Jean-Philippe Gispalou, conseiller municipal de l’opposition.
« Mais aussi un site qui tire La Turbie vers le haut et favorise le tourisme scientifique. Pour l’instant, cet espace est en zone blanche, protégé des pollutions radioélectriques, mais que va-t-il se passer s’il est utilisé pour mettre des antennes ultra-puissantes? »

Sur l’avenir du site, formidable réserve foncière avec vue plongeante sur la Principauté, la direction d’Orange pour l’instant ne fait pas connaître ses intentions. Et ça inquiète.
« Le fort, construit en 1.870 n’est pas classé mais compte pour le patrimoine local. Il avait été cédé par l’armée française, après la Seconde Guerre Mondiale aux PTT qui est devenu France Télécom, puis Orange une entreprise privée. Un promoteur aujourd’hui, pourrait le raser et interdire l’accès au public », déplore Jean-Philippe Gispalou.

Le terrain est évalué autour de 10 à 12 millions d’euros. Trois hectares que la municipalité ne peut pas envisager de préempter, faute de moyens.