Source : votreargent.lexpress.fr (14 janvier 2016)
En matière de retraite, chaque nouvelle année apporte son lot de nouveautés. Découvrez ce que 2016 vous réserve, que vous soyez actif ou déjà pensionné.
Hausse des cotisations, recul de revalorisation, compte-pénibilité, etc. : plusieurs mesures actées lors des dernières réformes des retraites et de l’accord d’octobre sur les retraites complémentaires entrent en vigueur en 2016. Sans compter les traditionnels ajustements du 1er janvier…
Des cotisations retraite qui grimpent…
C’est désormais un rituel : le 1er janvier rime avec l’augmentation des cotisations retraite pour de nombreux actifs.
Salariés, vous subissez une hausse de 0,05 point de votre cotisation salariale « plafonnée » (qui s’applique sur la fraction de salaire jusqu’à 3218 €) – c’était prévu par la réforme des retraites de 2013. Et une hausse de 0,05 point de votre cotisation salariale « déplafonnée » (sur tout le salaire), inscrite dans le décret de 2012 sur les carrières longues. Perte de salaire net mensuel pour une rémunération brute de 2500 € : 2,50 €.
Vos cotisations de retraite complémentaire n’augmentent pas cette année, sauf si vous êtes un cadre au salaire très élevé. Depuis le 1er janvier, la fraction du salaire dépassant 12 872 € bruts mensuels est en effet soumise, comme le reste du salaire, à 0,90 % de cotisation salariale AGFF.
Fonctionnaires, vous êtes concernés par une hausse de votre cotisation retraite de 0,4 point. Perte de traitement net induite : 10 € pour une rémunération brute, hors primes, de 2500 €.
Artisans et commerçants enregistrent, quant à eux, une hausse de 0,1 point de leur cotisation de retraite de base plafonnée et de 0,15 point de leur cotisation déplafonnée.
La revalorisation Agirc-Arrco retardée
Si vous êtes déjà retraité, sachez qu’il faudra, à partir de cette année, attendre non plus le 1er octobre mais le 1er novembre pour voir vos pensions de retraite complémentaire de salarié du privé revalorisées. En 2016, une sous-indexation d’un point inférieure à l’inflation, sans pouvoir être négative, sera appliquée.
Autre mauvaise nouvelle, pour les actifs cette fois : la revalorisation de novembre sera l’occasion pour l’Agirc et l’Arrco d’entamer une déconnexion de la revalorisation des valeurs d’achat du point et de leur valeur de service (le prix de « revente »). En clair : avec le même salaire, et donc les mêmes cotisations, vous obtiendrez à l’avenir moins de points, donc à terme des pensions moins élevées.
La revalorisation des pensions du régime général reste, elle, fixée au 1er octobre. Cliquez ici pour connaître les dates en vigueur en 2016 dans les autres régimes.
Trois trimestres pour les indépendants
Les commerçants, artisans, industriels et libéraux aux revenus annuels très faibles sont soumis à une cotisation minimale pour leur retraite de base. Jusqu’ici, ils cotisaient comme si leur revenu était égal à 7,70 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (soit 2929 € en 2015). A partir de 2016, ils cotiseront comme si leur revenu était égal à 11,50 % de ce plafond (soit 4441 €). Ce qui leur permettra de valider systématiquement trois trimestres au lieu de deux, quels que soient leurs revenus. Pour les commerçants, artisans et industriels affiliés au RSI, par exemple, la cotisation minimale passe de 510 à 784 €. Cette hausse sera atténuée par un changement des règles des cotisations maladie.
Le compte pénibilité 100 % en vigueur
L’instauration du « compte prévention pénibilité » sera complète à partir du 1er juillet. En plus des quatre facteurs de pénibilité déjà pris en compte depuis 2015 (travail de nuit, posté, répétition et en milieu hyperbare), six nouveaux facteurs seront intégrés : la manutention de charges, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, l’exposition à un agent chimique dangereux, les températures extrêmes, le bruit.
Ce dispositif permet à ceux qui travaillent dans des conditions pénibles d’engranger des points, qu’ils pourront utiliser pour se former, passer à temps partiel ou partir plus tôt à la retraite. Les salariés auront en cours d’année la possibilité de consulter leur nombre de points en ligne et ceux qui sont concernés recevront un courrier.
Un « compte-retraite » sur Internet
D’ici fin 2016, les assurés pourront accéder à leur dossier retraite complet, tous régimes confondus, sur le site Info-retraite.fr. Il sera par exemple possible d’y estimer sa pension totale à partir des éléments du dossier et d’hypothèses de poursuite de la carrière. A terme, ce compte offrira la possibilité d’effectuer sa demande unique de retraite en ligne.
En parallèle, ce site s’enrichira dans quelques semaines de nouveaux services. Exemple : un traducteur, sur le modèle de Google Translate, permettra de déchiffrer des textes rédigés en « jargon retraite » !
L’estimation indicative globale en ligne
A partir du mois de juillet, l’estimation indicative globale (EIG) – document où figurent notamment des estimations de vos futures pensions et qui est actuellement envoyé aux assurés à leurs 55 ans, puis tous les 5 ans – sera consultable en ligne. Seuls les 55 ans et plus sont concernés.
Polypensionnés : posez-vous la question !
Pour ceux qui ont été affiliés à plusieurs des régimes « alignés » (régime général, régime des commerçants et indépendants et régime des salariés agricoles), le mode de calcul de la pension de base devrait évoluer au 1er janvier 2017. Sous réserve de publication des décrets attendus, un calcul unique devrait intervenir. Certains devraient y gagner, d’autres y perdre. Ces derniers peuvent donc avoir intérêt à partir à la retraite en 2016, explique Marc Darnault, d’Optimaretraite.
Devraient notamment se poser la question ceux qui peuvent partir, qui ont les trimestres nécessaires pour le taux plein, et qui ont mené leur carrière dans deux des régimes alignés de manière simultanée », dit-il.
Un trimestre = 1450,50 €
En 2016, un revenu de 1450,50 € sera nécessaire pour valider un trimestre de retraite. Ce montant est actualisé chaque année pour correspondre à 150 fois le Smic horaire. Avoir cotisé sur la base d’un revenu de 5802 € suffira donc pour valider vos quatre trimestres sur l’année, quel que soit le nombre de mois travaillés.
Qui peut prendre sa retraite en 2016 ?
Tous les assurés nés avant 1955 auront d’ici fin 2016 l’âge minimum et pourront donc partir, s’ils le souhaitent. Mais pas forcément à taux plein, tout dépend de votre nombre de trimestres. Rappelons que l’âge minimum est 61 ans et sept mois pour la génération 1954, et 62 ans pour les générations 1955 et suivantes. Si vous êtes né en 1955 ou après, vous ne pourrez, sauf cas particuliers, prendre votre retraite cette année que si vous répondez aux conditions de départ anticipé, par exemple si vous avez commencé tôt.