Neufchâteau : licenciées de Orange, elles lancent une page de soutien

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Source : vosgesmatin.fr (19 mars 2016)

Elles baisseront une ultime fois le rideau de leur agence le 15 avril prochain rue de France à Neufchâteau : Géraldine, Émilie et Aurélie n’auront d’autre choix que raccrocher.

Il y a tout juste deux semaines, le patron de l’entreprise qui les emploie WELcom, Franck Peridon, leur a annoncé la mauvaise nouvelle : le partenaire franchisé d’Orange depuis une quinzaine d’années ne travaillera plus avec l’opérateur de téléphonie et fournisseur d’internet. « Nous nous y attendions plus ou moins mais pas de cette façon-là et pas aussi rapidement », soupire Géraldine Mougenot. Au côté de la Néocastrienne, Aurélie Jacques réside à 10 km de Neufchâteau, Émilie Bouton à Autreville. Elles et leur supérieure, Virginie Guibourt savent qu’elles ont perdu leur CDI.

« C’est licenciement économique pour nous », regrettent-elles en chœur. « C’est lourd à porter. Trouver un CDI à temps plein, surtout à Neufchâteau… Que va-t-on retrouver ? », interroge Émilie qui a reporté les projets de faire un bébé et de construction d’une maison, son ami, lui-même licencié de Mattaincourt, venant tout juste de retrouver un emploi du côté de la fromagerie de Bulgnéville.

Ces passionnées qui ont vanté les mérites de l’opérateur depuis plusieurs années, n’ont pas 35 ans. « Ça tournait bien , insistent-elles tandis que les clients patientent sur le pas de la porte avant l’ouverture de l’enseigne. On avait l’impression de travailler pour Orange. Nous avions les mêmes formations, les mêmes tenues, les mêmes logiciels », énumère Virginie.

Aujourd’hui, toutes ont compris que ce n’était qu’un leurre.

« Aidez-nous à nous faire entendre ! »

Elles ne pourront pas disposer d’une cellule de reclassement et la convention collective à laquelle elles appartiennent (celle des libraires et papetiers) ne leur octroierait qu’un dixième du salaire brut par année d’ancienneté. Autant écrire qu’elles espèrent un geste de l’opérateur à l’adresse de WELcom… Et de s’interroger sur le suivi de tous ces clients de proximité, seniors, personnels vulnérables sous curatelle qui devront parcourir 70 km au minimum pour un hypothétique service après-vente.

« C’est difficile de se projeter. Vers quoi se tourner ? C’est un peu un retour à la case départ pour nous toutes », essaient-elles, dépitées. Tandis que l’on évoque une enveloppe de plus de 10 milliards pour le rachat de Bouygues par Orange, les futures licenciées de Neufchâteau, qui s’attendent à de nouvelles casses sociales, y compris dans le département, viennent d’ouvrir une page de soutien « pour faire savoir » ce qui se trame.

« Aidez-nous à nous faire entendre : six boutiques Orange ferment leurs portes le 15 avril 2016. Sont concernés les boutiques de Neufchâteau, Toul, Langres, Pont-à-Mousson, Bar-le-Duc et Saint-Mihiel et 18 postes vont être supprimés », écrivent-elles sur les réseaux sociaux.

Et de conclure : « Nous ne sommes pas les premières et nous ne serons malheureusement pas les dernières. Orange a décidé d’arrêter sa franchise, cela représente des centaines d’emplois supprimés qui n’auront pas la chance d’être reclassés car nous ne sommes pas considérés comme faisant partie de « la grande famille Orange ». »

Le maire de Neufchâteau, Simon Leclerc, a tenu à alerter le préfet du département de la situation vécue à Neufchâteau.