Réforme du congé parental : peu de pères convaincus

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Source : l.ejournaldesfemmes.com (9 septembre 2016)

Destinée à inciter les pères à prendre un congé parental à la naissance de leur bébé, la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) ne semble pas avoir convaincu, selon une étude de la Cnaf.

Mis en place en janvier 2015, le nouveau congé parental d’éducation (PreParE) visait à partager plus équitablement la garde d’un enfant dès sa naissance, entre les deux parents. Pour un premier enfant par exemple, la Caisse d’allocations familiales indemnise le couple entre six mois et un an à condition que les deux parents s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leur bébé, à tour de rôle, au maximum six mois chacun. S’il s’agit d’un deuxième enfant, la PreParE est alors versée jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant. Dans ce cas, le congé parental doit être partagé, sachant qu’un parent ne peut prendre plus que 24 mois de congé, c’est donc à l’autre de s’arrêter de travailler les six mois restants. Dans le cas contraire, la durée du congé est raccourcie à deux ans et demi.

Près de deux ans après cette nouvelle réforme, ce dispositif ne semble pas avoir convaincu les pères, les femmes restant majoritairement celles qui s’occupent de leur bébé. En décembre 2015, seuls 5,1 % des hommes bénéficiaient de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (une hausse de 1,87 % par rapport à 2014). C’est ce qui ressort d’une étude publiée ce mardi par l’Observatoire national de la petite enfance et pilotée par la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf). Pour autant, cette légère augmentation ne compense pas la baisse du nombre de familles ayant pris un congé parental cette année (-7,6 %). « Plusieurs pistes sont envisagées pour expliquer cette diminution, telles que la baisse de la natalité, la dégradation du niveau de vie, voire la défection du congé parental » a déclaré Bernard Tapie, directeur des études de la Cnaf, lors d’une conférence de presse. Le syndicat Force Ouvrière regrette de son côté que cette incitation n’ait pas eu l’effet attendu. « Les couples ne peuvent pas se permettre de laisser celui qui gagne le plus s’arrêter (le plus souvent le père), faute de modes de garde accessibles, le congé est alors soit écourté, soit poursuivi sans allocations », dénonce-t-il.