Burn out : comprendre et agir

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Source : camip.info (24 novembre 2016)

Selon les résultats de diverses études épidémiologiques prédictives, « l’organisation du travail serait un déterminant majeur d’apparition des risques psychosociaux : c’est dans l’entreprise que se joue la déstabilisation de l’employé ».

Les causes en seraient l’intensification et la densification des activités dépassant les limites neurophysiologiques et biomécaniques des individus.
A cela s’ajoute la précarisation de l’emploi, qui engendre la perte de solidarité, augmentant la solitude.
Il s’ensuit stress, anxiété, troubles cognitifs, voire état de stress aigu, syndrome d’épuisement professionnel (ou burn-out), effondrements anxiodépressifs majeurs. Tout cela peut conduire à une radicalisation des comportements : violences envers les personnes ou le matériel, attitudes tyranniques, harcèlement moral, cynisme, etc ….
Du point de vue organique, apparaissent des pathologies physiques (troubles musculo-squelettiques, karoshi, mort subite par AVC ou accident coronaire).
Les situations de harcèlement peuvent engendrer un syndrome de stress post – traumatique qui peut conduire au suicide. Il est indispensable d’en évaluer le risque.

Le burn-out peut survenir sur n’importe quel individu, très investi dans son travail. Les symptômes en sont une fatigue importante résistant au repos, une perte du plaisir à aller travailler, le recours aux addictifs. Il ne concerne que l’activité professionnelle, et il resurgit dès l’instant de la reprise de travail dans les mêmes conditions.Le diagnostic est difficile, malgré des échelles d’auto-évaluation.

« Si le médecin généraliste joue un rôle central », le médecin du travail doit être contacté par le médecin traitant sous réserve de l’accord du patient, pour alerter et avoir un éclairage sur l’entreprise et connaître les possibilités d’aménagement du poste pour un maintien dans l’emploi. Le psychiatre ou le psychothérapeute sont essentiels pour entamer le travail de compréhension. Mais la coopération entre ces différents professionnels de santé est la clé d’une prise en charge optimale. « En l’absence de solution, l’inaptitude définitive à tout poste dans l’entreprise demeure la réponse médico-administrative la plus efficace. Elle nécessite le consentement éclairé du patient ».
La nécessité d’une évaluation de la reconnaissance en maladie professionnelle est importante. Si le patient demande un certificat médical, le médecin ne doit pas évoquer la notion de harcèlement moral qui est désormais un délit inscrit dans le Code pénal. Seul un magistrat peut qualifier une situation de harcèlement moral.