Japon : une société remplace 34 salariés par une intelligence artificielle

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Source : expansion.lexpress.fr (7 janvier 2017)

Une société japonaise d’assurance va licencier une partie de ses salariés pour la remplacer par Watson, un système capable de traiter 130 000 cas par an. Ici, manifestation de Human Rights Watch contre les robots tueurs, à Londres en 2013.

La compagnie d’assurance japonaise Fukoku a prévu de se séparer d’un quart de ses effectifs dans l’un de ses services. Au profit de Watson, un système capable de traiter 130 000 cas par an.

C’est une nouvelle révolution. Après la médecine, les caissiers et caissières, ou encore les journalistes, l’intelligence artificielle s’attaque à un nouveau domaine : les métiers de la finance. Et si demain les assureurs étaient remplacés par des robots? C’est plus que plausible, rapporte Les Echos.

En fait, le grand remplacement a déjà commencé. La société japonaise Fukoku a prévu de se séparer d’un quart de ses effectifs dans l’un de ses services. Par qui? Ou plutôt, par quoi? Par un système d’intelligence artificielle utlra-sophistiquée, précise Le Mainichi, un quotidien national japonnais. Un système qui a même un petit nom : l’IBM Watson Explorer.

Une productivité record

Au total, 34 personnes devraient être licenciées au cours de l’année, sur les 130 que compte le département en question. En plus, certains CDD ne devraient pas être renouvelés, en vue de les remplacer par Watson. Mais qu’a donc cette machine de plus que l’homme? Déjà, elle est capable d’analyser des milliers de données en un temps record. Mieux, Watson serait « capable de comprendre le langage naturel ». Et même « de s’adapter et de comprendre », selon IBM.

Résultat, chez Fukoku, Watson aura des missions qui relèvent des tâches habituelles des assureurs : lecture de données médicales des clients puis validation des paiements. Oui, c’est bien Watson qui sera chargé de déterminer quelle somme verser pour chaque réclamation. Tout ça parmi un vaste nombre de critères, comme les antécédents médicaux de l’assuré, les opérations subies, le diagnostic ou encore les ordonnances du médecin.

Combien de métiers automatisables?

Bien sûr, la décision finale sera soumise à l’approbation humaine. Mais quand même, le robot affiche une sacrée productivité : Watson sera capable de traiter plus de 130 000 cas en un an. Voilà qui explique le prix prêt à payer par la société japonaise : 1,6 million d’euros pour l’installation de l’intelligence artificielle et 120 000 euros par an pour la maintenance. Trois autres entreprises nippones ont déjà annoncé qu’elles avaient adopté Watson.

Jusqu’où cela peut-il aller? La question fait débat. Des chercheurs américains avaient avancé un chiffre : 47% des métiers aux Etats-Unis seraient automatisables. Plus prudente, l’OCDE parle elle de 9% des emplois dans les pays de la zone concernée, dont la France fait partie.