Lors d‘une récente et intéressante conférence organisée par la fédération F3C (Communication, conseil, culture) de la CFDT sur « l’économie numérique », le PDG du groupe France Télécom Orange, Stéphane Richard a sincèrement répondu aux questions posées mais a maintenu le cap général : 36 000 départs d’ici 2020 (contre 4 000 promesses d’embauches d’ici 2015) !
L’immense majorité de ce « PSE » qui ne dit pas son nom ( « Plan de Sauvegarde de l’Emploi », euphémisme pour le plus souvent, pour « plan de suppression d’emplois ») qui va se dérouler à Orange constituera certainement en effet la plus forte décrue d’effectifs d’une grande entreprise du CAC 40. Mais elle sera indolore pour partie : elle s’effectuera en effet massivement par des départs en retraite ou en TPS. Nous sommes en effet un groupe âgé (âge médian : 53 ans – la moitié de notre population d’Orange a plus de 53 ans !).
Le plan TPS (Temps partiel senior) a donc été un bon accord minimal garantissant à beaucoup de volontaires un départ du groupe avec, néanmoins en contrepartie, une perte significative de revenus mais avec la garantie d’une retraite assurée.
D‘ici fin 2015, 15 000 de nos collègues vont partir soit en retraite soit en TPS. Cela pose deux problèmes importants :
– Quelles sont les conditions de départ des « sortants » : l’attribution des primes de départ (de 0 à 24 mois de salaire) est uniquement sous la responsabilité de la ligne hiérarchique. Ah Bon !
– Pour ceux « qui restent » ? Lors de l’initiative de la Fédération F3C de la CFDT, Stéphane Richard a reconnu qu’il fallait aussi s’occuper « de la situation de ceux qui allaient rester ». De nombreux services en effet vont voir fondre leurs effectifs. En tenant compte des contraintes croissantes dûes à l’hyper-concurrence : il va falloir faire beaucoup, beaucoup mieux, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup moins d’effectifs !
L’ensemble de ces restructurations concernant l’ensemble de nos personnels réclame, et l’UNSA Orange en a fait l’une de ses principales revendications, l’ouverture de concertation au niveau des IRP et de négociations avec les organisations syndicales.
Pour être efficaces et utiles pour les salariés, et en l’absence d’un vaste plan d’embauche, ces discussions doivent surtout se dérouler sur un plan local, pour préparer, organiser et trouver des solutions concrètes,.
Sur trois points concernant, enfin, les TPS :
– il faut établir des normes de conditions éthiques, personnelles et financières (avec les structures afférentes) pour la discussion des conditions de départ en TPS : la hiérarchie directe peut-elle être seule juge et partie ? Rappelons que les bénéficiaires du TPS restent salariés du Groupe France-Télécom Orange jusqu’à leur départ en retraite.
– le remplacement des personnels partants : des GPEC locales (Gestion prévisionnelle de l‘emploi et des compétences), portées par les Comités territoriaux de l’emploi, instances consultatives, devraient permettre de maîtriser les carences d’emplois induites par nos massifs départs en retraite. Elles doivent se tenir dans l’ensemble de nos établissements principaux. Certains services importants vont voir décroitre leurs effectifs de moitié dans les toutes prochaines années…
Ceci n’est qu’une première étape : il faudra exiger, là où cela sera nécessaire :
– l’ouverture de véritables négociations locales avec les organisations syndicales, sur l’évolution des effectifs, l’utilisation de la sous-traitance en étant une variable essentielle.