CSG & cotisations : comprendre votre bulletin de salaire ou votre pension de retraite de janvier

Revue de Presse

Les montants des salaires net et des pensions de retraite changent en ce mois de janvier 2018 ! Voici les lignes à examiner sur votre bulletin de paie pour comprendre l’augmentation de votre salaire… ou la baisse de votre pension de retraite.

Il y a du nouveau sur les bulletins de salaire, et dans les pensions de retraite, en ce mois de janvier 2018. C’est en effet la première fois que les changements de calcul voulus par Emmanuel Macron, et inclus dans la loi de Finances 2018, produisent leur effet. Une bonne nouvelle pour les salariés, mais une déconvenue pour la plupart des retraités. Explications concrètes.

 

Comment fonctionne l’augmentation du salaire net

Parmi la multitude de lignes que compte la fiche de paie d’un salarié, trois connaissent une évolution en ce mois de janvier, correspondant à une hausse et à deux baisses des prélèvements effectués sur le salaire brut.

·         Ce que vous perdez :

Tout d’abord, il faut regarder la ligne ‘CSG’, pour contribution sociale généralisée. C’est l’une des deux cotisations (avec la CRDS, qui elle ne bouge pas) uniquement à la charge du salarié, que vous retrouvez sur deux lignes situées vers la fin de votre bulletin de salaire : la ‘CSG non déductible’ et la ‘CSG déductible’. C’est cette dernière, la ‘CSG déductible’, qui augmente avec la hausse décidée d’1,7 point, passant donc de 5,1% à 6,8%. Une baisse de salaire dont nous avons calculé* des exemples dans l’infographie plus bas : au minimum 25 euros en moins par mois (pour un Smic à temps plein).

·         Ce que vous gagnez :

En parallèle à l’augmentation de la CSG, le gouvernement a décidé la baisse de deux cotisations. La première est la cotisation maladie. Sur votre bulletin, c’est l’une des premières lignes, intitulée ‘URSSAF-maladie’ ou ‘cotisation maladie’, au taux de 0,75%. Celle-ci est purement et simplement supprimée – la ligne figure toujours sur votre fiche car la partie patronale, acquittée par l’employeur, existe toujours. L’autre cotisation qui bouge, c’est la cotisation salariale chômage, la ligne généralement intitulée ‘ASSEDIC’ ou ‘cotisation chômage’. Celle-ci passe de 2,4 % à 0,95 % (ce 0,95% restant sera supprimé en octobre, lors de la deuxième baisse des cotisations décidée par le gouvernement). Au total, donc, grâce aux baisses de janvier, les cotisations payées par les salariés diminuent de 2,2%, ce qui correspond à un gain de 33 euros par mois pour un Smic à temps plein.

·         Au bout du compte :

Ces deux mesures additionnées aboutissent, tout en bas à droite de votre bulletin de salaire, à une hausse du salaire net d’au minimum 8 euros par mois (pour un Smic à temps plein). Bonne nouvelle, donc.

*à noter, pour comprendre le calcul, que la CSG n’est calculée que sur 98,25% du salaire. Une hausse de 1,7 point de la CSG équivaut donc à 1,67% du salaire brut.

 

Comment se calcule la baisse des pensions de retraite

Pour les retraités, en revanche, ce sera la soupe à la grimace d’ici dix jours. C’est en effet seulement le 9 février que les pensions de retraite du régime général pour janvier seront versées. Or, les retraités payent la CSG mais pas les cotisations maladie et chômage. Par conséquent, ils seront impactés par l’augmentation de la première mais pas compensés par la baisse des secondes. Sauf pour 40% d’entre eux, gagnant moins de 1.200 euros brut (pour un célibataire), qui sont épargnés.

Concrètement, donc, une pension de 1.500 euros brut est amputée ce mois-ci de 25,5 euros net. Ce qui correspond, en perte de pouvoir d’achat net, à un recul d’un peu plus d’1,8%. Ce décalage, que certains retraités se sont étonnés de constater début janvier au moment du versement des retraites complémentaires, est dû à une subtilité de calcul sur laquelle le gouvernement n’avait pas insisté : la somme en moins est calculée sur le montant brut mais retirée… du montant net, ce qui augmente mathématiquement son poids relatif.

 

Pour calculer l’évolution de votre pouvoir d’achat à prévoir pour l’année 2018, en incluant la diminution en octobre de la taxe d’habitation pour 80% de ses contribuables, le gouvernement a mis à disposition un simulateur en ligne.

Source : marianne.net (29 janvier 2018)