C’est un fléau qui peut détruire et qui l’un des chevaux de bataille de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Un syndrome d’épuisement émotionnel au travail dont on parle depuis les années 1970 et qui est aujourd’hui toujours en débat afin d’être reconnu comme une maladie professionnelle. En France, le burn-out fait des dégâts considérables : une personne sur cinq se dit épuisée après une journée de travail… En tout, ce ne sont pas moins de 3,2 millions d’actifs qui seraient même susceptibles de connaître l’épuisement professionnel et le burn-out, selon une enquête de Technologia. Des chiffres alarmants qui ne peuvent qu’inquiéter les actifs.
S’il est impossible de contrôler le burn-out sur demande lorsqu’il est bel et bien là, on peut néanmoins s’en prémunir. Soit pour essayer de le tenir loin de soi, soit pour mieux guérir. Le Figaro vous donne cinq conseils ou réflexes établis par le cabinet de recrutement Robert Half.
• Savoir dire « non», le réflexe essentiel.
Pour les salariés les plus méticuleux, appliqués et désireux de bien faire, dire « non» peut être perçu comme une honte, un aveu de faiblesse. C’est pourtant une condition vitale pour éviter de tomber dans une mauvaise spirale : si vous êtes débordés et que vous ne le dites à personne, qui s’en apercevra? Et à quel moment? Un collaborateur qui dit « non» n’obéit pas forcément à un réflexe négatif : au contraire! Savoir dire « non» intelligemment est un marqueur de maturité et d’assurance. Informez votre manager des projets sur lesquels vous travaillez et établissez une liste des priorités.
• Revoir ses objectifs pour éviter l’épuisement professionnel.
Le bon sens n’est malheureusement pas une compétence dont tout le monde dispose. La compétition, l’ambition et le business font parfois bien mauvais ménage… Ce qui peut engendrer des objectifs irréalisables, qui ne servent à rien, sinon à donner du stress supplémentaire. Certains objectifs sont même parfois lunaires. Pour votre N+1 comme pour vous-même, il est nécessaire de prendre du recul. Vos objectifs ne vous semblent pas réalistes? Adoptez la stratégie suivante : rédigez une liste complète, puis demandez une entrevue avec votre manager pour établir les priorités et revoir lesdits objectifs.
• Mieux gérer son temps et la charge de travail.
C’est l’une des premières causes de l’épuisement professionnel : tout vouloir gérer soi-même pour se rendre indispensable, sans jamais rien déléguer et sans informer quiconque de sa charge de travail. C’est pourtant un équilibre indispensable à trouver afin de trouver un rythme de travail « humain». Cet équilibre est essentiel, pour vos collaborateurs comme pour vous-même. Une gestion optimale de votre temps favorise aussi l’efficacité et le bien-être du cadre.
• S’autoriser à souffler.
Si savoir dire « non» intelligemment est un réflexe essentiel, s’autoriser à prendre une pause pour souffler et faire baisser la pression l’est tout autant! N’attendez pas de souffrir d’épuisement professionnel et de faire un burn-out pour prendre quelques jours de congé pour vous reposer. Programmez ces derniers longtemps à l’avance pour mieux anticiper votre charge de travail. Pendant celle-ci, faites des pauses pour garder les idées claires, y compris si votre liste de « choses à faire» est longue… Profitez de votre temps libre lorsque vous n’êtes pas au travail : déconnectez!
• Ne gardez pas tout pour vous, communiquez!
Il n’y a rien de pire que de s’enfermer dans le silence alors que tout – ou presque – va mal. Pour travailler mieux, il est essentiel d’optimiser la communication avec votre manager et avec l’ensemble de vos collaborateurs. Le bien-être personnel et l’efficacité au travail ne sont pas deux choses incompatibles, bien au contraire… Quand des choses ne vont pas, dites-le. Un open space ne doit pas être une marmite sans cesse sur le point de déborder. Préservez-vous pour garder une relation au travail saine et équilibrée.
Source : Lefigaro.fr (15 mai 2018)