Fonctionnaires : 120.000 postes supprimés d’ici la fin du quinquennat ?

Revue de Presse

Source : rtl.fr (30 janvier 2019)

Olivier Dussopt, le secrétaire d’État à la réforme de la Fonction publique, a confirmé mardi 29 janvier que le gouvernement veut toujours supprimer 120.000 postes de fonctionnaires d’ici 2022.

L’exécutif entend bien mener à bien la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d’ici 2022. C’est ce qu’a annoncé mardi 29 janvier Olivier Dussopt, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes public sur BFM Business. Cet objectif affiché est une piqûre de rappel d’un engagement présidentiel. Problème, il n’y a, à ce jour, aucun sérum dans la seringue.

Les deux premiers exercices budgétaires du quinquennat n’ont concerné que de 7.000 postes. Difficile dans ces conditions de réussir un dossier aussi politique. Aujourd’hui, un salarié sur cinq occupe toujours un emploi public et la masse salariale des trois fonctions publiques continue de progresser à plus de 290 milliards d’euros. 

Comme il ne reste plus que trois ans pour réussir une réforme qui a l’ambition de supprimer 120.000 postes et générer 30 milliards d’économie, la sortie d’Olivier Dussopt interpelle. Mais les chances que cet engagement soit tenu existe-il sérieusement ? 

Le poids de la fonctions publique, c’est le territoire de la sorcellerie. Aucun gouvernement depuis Valéry Giscard d’Estaing n’a su, voulu ou pu enrayer son emprise.     

Depuis 1981 la France s’est dotée de 1,5 millions de postes publics nouveaux dans nos trois fonctions publiques. Une hausse de 40% pour un total de 5,67 millions d’agents. 

Est-ce que la promesse peut-être tenue ?

Emmanuel Macron et son premier ministre nous disent qu’avec eux, cela sera différent et qu’ils réussiront à transformer les administrations, à les faire entrer dans le XXI° siècle. Et à réduire les effectifs de 120.000 personnes. L’irruption du grand débat national, les attentes des maires, des régions vont peser sur la réussite de ce programme. Notamment parce que 70.000 des 120.000 postes concernent directement la Fonction publique territoriale.

Moderniser nos administrations, réduire les dispersions, simplifier et comprimer leur train de vie c’est le rond-point du quinquennat : on ambitionne tout et son contraire. Même si l’on sait que sans évolutions profondes il sera impossible de ne pas écorner nos avantages sociaux ou nos systèmes de retraite.

Est-ce que la promesse peut-être tenue ? Je vous renvoie à Alexis de Tocqueville, le plus fin des observateurs de notre pays : ‘La vérité c’est que le goût de la fonction publique et le désir de vivre de l’impôt ne sont pas une maladie propre à un parti. C’est la grande infirmité de la Nation elle-même’. Une analyse qui date du XIX° siècle.