Comment Amazon compte devenir un opérateur télécoms compatible 5G aux Etats-Unis

Revue de Presse

Source : bfmtv.com (3 juin 2019)

La galaxie de Jeff Bezos pourrait encore se développer. Après le commerce en ligne avec Amazon, le streaming vidéo et muscial avec Prime, le cloud avec sa filiale AWS, la conquête spatiale avec Blue Origin, l’homme le plus riche du monde pourrait se lancer dans une industrie extrêmement stratégique et complémentaires de ses autres activités  : les télécoms.

Selon une information de Reuters, Amazon envisagerait de racheter l’opérateur mobile de services prépayés Boost Mobile à T-Mobile et Sprint, respectivement filiale de Deutsche Telekom et de Softbank. Cette marque, valorisée 4,5 milliards de dollars, ne compte que 8 millions de clients, mais elle va permettre d’acquérir pour 6 ans et à tarif préférentiel une licence de MVNO (Mobile Virtual Network Operator, ou opérateur de réseau mobile virtuel). 

Un réseau taillé pour l’Amazon Echo

En achetant Boost, Amazon ne deviendra pas un acteur des télécoms à part entière, mais le partenaire privilégié du futur troisième opérateur américain derrière Verizon et AT&T. Car T-Mobile et Sprint préparent leur fusion, un projet évalué à 26 milliards de dollars (23 milliards d’euros).

Pour Amazon, cette acquisition ferait sens. Comme Google, le groupe cherche à entrer dans les télécoms afin de posséder les tuyaux pour diffuser ses contenus. Boost lui permettrait de proposer un abonnement groupé pour plusieurs smartphones. On peut aussi imaginer demain qu’il serait possible d’appeler n’importe quel smartphone avec son assistant personnel intelligent Amazon Echo, qui permet déjà de passer des appels mais uniquement entre possesseurs d’Echo.

La 5G en ligne de mire

En devenant un opérateur virtuel, Amazon pourrait même remettre sur pied son projet de commercialiser un smartphone connecté à son magasin en ligne. En 2014, le groupe de Seattle avait tenté une percée dans la téléphonie avec le Fire Phone qui a connu un échec cuisant. L’une des applis du Fire Phone permettait de prendre en photo des produits et de les acheter sur Amazon. Après ce revers, Jeff Bezos avait répété cette phrase : ‘Quand vous êtes en avance, il faut vous habituer au fait que 80% des personnes à qui vous parlez ne comprennent pas ce que vous faites’.

Concernant Boost, l’affaire n’est pas encore gagné pour le géant de Seattle. Selon Les Echos, d’autre postulants, parmi lesquels le fondateur de Boost, sont sur les rangs. Sans compter des cablo-opérateurs déjà MVNO aux Etats-Unis comme Comcast et Charter avec Verizon ou Altice avec Sprint.

Mais avant cela, tout est entre les mains du département américain de la Justice qui doit étudier les conséquences de la fusion pour l’industrie des télécoms. Le patron de la FCC, le régulateur américain des télécoms, a déjà recommandé la fusion, affirmant qu’elle pourrait permettre une large couverture 5G des Etats-Unis. Sprint et T-Mobile se sont ainsi engagés à couvrir le territoire américain à 97% dans les trois ans après la fusion et à 99% dans les six ans. Une couverture qui bénéficiera aussi au repreneur de Boost.