Comment le robot Capsix va changer le rapport au travail

Revue de Presse

Source : challenges.fr (11 juillet 2019)

Carole Eyssautier, cofondatrice de Capsix Robotics, a remporté le concours de pitch lors de notre Sommet des start-up à Lyon. Elle veut pousser ses robots masseurs dans les entreprises. Elle est l’invitée du Club entrepreneurs Challenges – Grant Thornton.

Challenges. Un robot masseur : le concept fait un peu peur…

Carole Eyssautier, cofondatrice de Capsix Robotics. Notre technologie permet à un bras robotisé de réaliser de la détente musculaire sur un corps humain. Nous avons conçu une main qui ressemble à celle d’un humain, un mélange de mousse et d’acier, avec un contact chaud, mou et une densité agréable. Nous proposons des séances de massage sur le lieu de travail et qui durent 10 à 15 minutes maximum. Les résultats parlent d’eux-mêmes : plus de 95 % de ceux qui l’ont testée sont satisfaits et plus de 80 % d’entre eux seraient prêts à payer pour l’utiliser.

Qui sont les fondateurs ?

Nous avons réuni les trois compétences indispensables. Je possède un doctorat en informatique. François Eyssautier est un spécialiste en robotique avec quinze ans d’expérience. Il a compris le potentiel des robots collaboratifs et saisi l’intérêt de les faire sortir de l’industrie et des usines pour les mettre en contact avec le grand public. Nous avons créé l’entreprise en 2015 et Stéphane Rollet, kinésithérapeute, nous a rejoint un an plus tard.

Où en êtes-vous quatre ans après ?

Nous avons démarré la commercialisation en mars dernier. En avril 2017, nous avons sorti notre premier prototype, sur nos fonds propres, après trois ans de recherche et développement et deux années de tests sur des corps humains.

Nous avons commencé à parler avec les kinés mais nous avons compris que ce ne serait pas notre premier marché. Nous avons fait notre première expérimentation au Technopole de Bouygues Telecom à Meudon-la-Forêt. Cette phase a duré de septembre 2018 à mars 2019 et nous a crédibilisés. Nous nous adressons aux entreprises. Celles-ci doivent faire face à un changement générationnel du rapport au travail et proposer des solutions différentes pour que leurs salariés se sentent bien.

Quel est votre modèle économique ?

Nous louons nos machines à des entreprises, sur une longue durée ou de façon occasionnelle. Nous travaillons avec huit clients dont Bouygues Telecom, Cdiscount ou Apicil. Celles-ci mettent ensuite le robot à disposition de leurs salariés, gratuitement ou non. La location longue durée coûte de 2 000 à 3 000 euros par mois. Nous étudions également le marché du sport, le segment des salles de gym en particulier.

Quelle est la réaction des kinés ?

Nous ne proposons pas un dispositif médical, nous offrons de la détente musculaire. Nous travaillons avec les kinés qui nous définissent des protocoles de détente qui passent par des zones de tension. Lorsque vous demandez aux Occidentaux s’ils ont envie d’être massés régulièrement, ils répondent oui à 80 % mais seuls 3 % le font réellement. Nous ne traitons pas la pathologie comme le fait un fauteuil massant, mais nous intervenons de façon plus personnalisée et plus ciblée sur une zone.

Quel est votre rêve de croissance ?

Que le plus grand nombre puisse se reconnecter avec son corps grâce à notre offre. Nous vivons dans une société hyper-intellectualisée où le côté corporel est négligé.