Corporate (Arte) : comment le scandale des suicides chez France Télécom a inspiré le film

Revue de Presse

Source : programme-tv.net (18 septembre 2019)

  • Le film Corporate (diffusé sur Arte le 18 septembre), avec Céline Sallette et Lambert Wilson, dénonce certaines pratiques managériales violentes conçues pour pousser des salariés à démissionner. Ce premier film de Nicolas Silhol s’inspire du scandale des suicides survenus chez France Télécom.
    Sorti dans nos salles en avril 2017, le drame Corporate, porté par Céline Sallette et Lambert Wilson, dénonce les violences d’un management malheureusement à l’œuvre dans certaines entreprises françaises. Ce premier film de Nicolas Silhol (dont le père était professeur de management en école de commerce et consultant en Ressources Humaines) suit le parcours d’Emilie, une responsable RH (Céline Sallette), employée dans une entreprise, et confrontée à un cas de conscience. Un salarié s’est suicidé dans les bureaux, ce qui a déclenché une enquête de l’inspection du travail. Prise entre la pression exercée par son patron (Lambert Wilson) qui lui demande de cacher les preuves de leur responsabilité dans ce suicide, et les questions de l’enquêtrice, Emilie va devoir choisir son camp…

Pour écrire son scénario, Nicolas Silhol s’est inspiré d’un scandale qui avait fait grand bruit dix ans plus tôt. Entre 2008 et 2009, l’entreprise France Télécom (ancien nom de Orange) faisait face à une vague de suicides sans précédent. 19 salariés s’étaient donné la mort, 12 avaient tenté de se suicider et 8 avaient souffert de dépression ou été mis en arrêt de travail. Les syndicats dénonçaient un ‘management par la terreur’, qui poussaient les gens au désespoir.

Nicolas Silhol, qui suivait de près cette affaire, raconte qu’il avait été ‘particulièrement choqué’ par ‘le cynisme du PDG de France Télécom, déclarant qu’il fallait mettre un terme à cette ‘mode du suicide. » Le procès de l’ancien patron Didier Lombard, et de ses ex-dirigeants s’est justement ouvert le 6 mai dernier à Paris. Ils étaient jugés pour ‘harcèlement moral’ et ‘complicité de harcèlement moral’, près de dix ans après le début des actions judiciaires. Le jugement sera rendu le 20 décembre 2019.