Le cobot, un collègue qui vous veut du bien

Revue de Presse

Source : estrepublicain.fr (7 novembre 2019)

L’entreprise Sysaxes (Étupes) a organisé, jeudi 7 novembre au Musée de L’Aventure Peugeot, une rencontre avec des entreprises et ingénieurs méthodes pour les sensibiliser aux bienfaits de la robotique collaborative. «  Qui ne détruit pas les emplois, mais les préserve », soulignent ses deux dirigeants.

Un cobot, c’est quoi ?

«  La cobotique est le domaine de la collaboration entre l’homme et le robot  : l’ouvrier possède la technicité et transmet son savoir au robot. Un cobot – contraction des mots ‘’collaboratif’’ et ‘’robot’’ – prend généralement la forme d’un bras articulé. Autrefois, la robotique était réservée aux grosses industries, comme l’automobile, avec des process hyperfigés et des robots programmés pour faire le même travail pendant des années.

Aujourd’hui, les PME/PMI, qui ont besoin de changer rapidement leur production en fonction des demandes de leurs clients, par exemple tous les deux ou trois jours, s’y intéressent de plus en plus. Universal Robots, une entreprise danoise, fabrique des cobots compacts, légers, faciles à installer et à programmer. Sysaxes, notre société basée à Étupes, les commercialise en proposant aux entreprises des formations et des conseils. Autrement dit, on offre de la flexibilité aux industries. »

Où en est le développement de la cobotique en France ? Détruit-elle des emplois comme on l’entend souvent ?

«  On est très en retard par rapport à des pays comme l’Italie, l’Espagne et surtout l’Allemagne, sans doute pour des raisons culturelles, syndicales. En France, on pense toujours que robotisation est synonyme de suppression d’emplois. C’est faux ! Outre-Rhin, dans les usines, il y a quatre fois plus de robots que chez nous et le taux de chômage y est beaucoup moins élevé. »

Quels sont les avantages de la cobotique ?

«  Sysaxes a vendu son premier cobot en 2011 à un client qui souhaitait rapatrier sa production en France. Elle était jusque-là localisée en Pologne. Avec les coûts salariaux français, cela aurait été impossible sans la cobotique qui, en période de crise, est aussi le moyen de ne pas délocaliser la production à l’étranger. Elle permet encore de pallier le manque de main-d’œuvre et les difficultés de recrutement. Parfois, certains chefs d’entreprise nous demandent de venir chez eux pour leur présenter notre gamme de produits, mais en fin de journée, après le départ de leurs salariés, par crainte de leur réaction. »

Quels secteurs d’activité y ont le plus recours  ?

«  Automobile, pharmacie, industrie du luxe, boulangerie-pâtisserie, etc.  : tous les secteurs sont concernés. On a par exemple des cobots chez Canal + avec, à l’extrémité des bras articulés, des caméras pour réaliser les prises de vues et mouvements les plus difficiles, complexes. »

Quelle est la durée d’amortissement d’un cobot ?

Six mois en moyenne. C’est très court.

Il y a les cobots et puis il y a l’écosystème qu’ils génèrent…

«  Il faut en effet développer tous les outils fixés à l’extrémité des bras articulés, pour polir une aile de voiture, contrôler la qualité des pièces fabriquées ou les trier. Il y a aussi la programmation et la maintenance du parc de cobots. Tout cela crée des emplois. Aujourd’hui, les entreprises doivent utiliser la cobotique pour rivaliser avec la concurrence. La refuser est une grave erreur. Se battre contre les idées reçues et les raccourcis fait partie de notre travail. »

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Carte d’identité de Sysaxes

Créée en 2011, l’entreprise Sysaxes est aujourd’hui l’un des partenaires mondiaux de la société danoise Universal Robots.

Elle compte huit salariés et la courbe de ses ventes est exponentielle  : 7 robots en 2011, 29 en 2012 et… le millième en février 2019. Son chiffre d’affaires a progressé de 35 % entre 2018 et 2019.

Ses clients se trouvent principalement en France, mais aussi dans les pays francophones limitrophes et au Maghreb (et un peu aux États-Unis et en Thaïlande).

«  La Suisse est  en train de devenir un client intéressant », expliquent Eric Rosello et Erik Pourtau. Les chefs d’entreprise de la Confédération helvétique utilisent en effet de plus en plus les robots collaboratifs afin de rapatrier leurs productions aujourd’hui effectuées en Asie (où le coût du travail est beaucoup moins élevé) et de bénéficier du label ‘’Swiss Made’’, un puissant argument de vente. Or pour les produits industriels, 60 % des coûts de fabrication, ainsi que l’étape essentielle de fabrication, doivent être réalisés en Suisse pour pouvoir revendiquer ce label.

De plus en plus à l’étroit dans ses locaux, Sysaxes a fait le choix de s’agrandir avec la construction d’un nouveau bâtiment sur Technoland 2 pour passer de 500 à 900 mètres carrés.