Aujourd’hui, 50% des éligibles aux différents dispositifs du RSA renoncent à le réclamer, soit 1 322 000 personnes en 2011. Même évitement pour 70% des bénéficiaires potentiels de l’aide complémentaire santé (ACS), idem, dans une moindre mesure, pour la CMU et l’APA. Ce non-recours aux droits, services ou prestations, a 5 principaux motifs : l’insuffisance ou l’absence d’information, l’assurance de s’en sortir seul, la non-demande, la peur de la stigmatisation et, enfin, la complexité bureaucratique.
Si, dans un premier temps, la non dépense engendrée par le non-recours semble être une économie, une seconde lecture, plus circonspecte, pointe le non-recours comme un vrai déficit d’accompagnement social, ayant un coût social beaucoup plus élevé que les fonds non distribués.
L’UNSA réaffirme qu’il est impératif que les droits existants soient appliqués à tous ceux qui répondent aux critères d’attribution. La crainte, voire la honte, d’être soutenu à travers l’action sociale ne doit plus faire barrage à l’accompagnement social indispensable à la lutte contre l’exclusion alors que la cohésion sociale se nourrit de l’inclusion de tous et dans tous les territoires. L’accès à la santé, au logement, à la formation, à l’emploi, au numérique constitue l’ensemble des droits qui animent l’effectivité de la citoyenneté au pays des Droits de l’Homme.
L’UNSA préconise, dans ce sens, une vaste campagne d’information afin de donner une plus grande visibilité à la palette de dispositifs existants qui sont des armes contre la pauvreté, voire la misère. Médiatiser l’action des instances institutionnelles et de tous les acteurs sociaux sur une longue période contribuerait à diminuer substantiellement la masse des non-recours et leurs conséquences lourdes pour les personnes vulnérables précarisées.
L’UNSA considère que cette campagne répondrait à l’appel lancé par les Nations-Unies : « Ne laisser personne de côté : réfléchir, décider et agir ensemble contre la misère. »