Les media relaient ces derniers jours une polémique sur le contrat de travail unique. Le sujet est ancien mais ses partisans voient dans l’accroissement du chômage et de la précarité un argument opportun pour relancer cette très mauvaise idée.
En résumé, les titulaires d’un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) seraient excessivement protégés et cette protection serait « payée » par les précaires titulaires de contrats de travail à durée déterminée (CDD). Dans une situation économique difficile offrant peu de visibilité à moyen et long terme, cette « surprotection » serait responsable de l’hésitation des entreprises à embaucher. Bref, la « rigidité » du CDI expliquerait largement le chômage et l’existence d’un seul contrat de travail se substituant aux actuels CDI et CDD permettrait au contraire de débloquer les embauches…
L’UNSA est en complète opposition avec cette thèse. Si le manque de visibilité économique est réel, c’est l’absence durable de croissance qui en est la cause, pas la nature du contrat de travail. Un contrat unique ne relancerait en rien une économie française en mal de compétitivité et de consommation. Il aboutirait par contre à généraliser l’insécurité car tout le monde aura bien compris que ce contrat unique pour tous devrait avoir pour caractéristique d’être rompu à tout moment pour tous… Non seulement les précaires ne seraient pas davantage protégés mais les titulaires actuels de CDI seraient précarisés ! Pour l’UNSA, la norme en matière de contrat de travail doit rester le CDI. Elle ne conteste pas l’existence de situations spécifiques qui justifient le recours à des formes d’emplois temporaires. Mais, dans ce cas, celles-ci doivent être encadrées par des garanties offertes par des contrats de travail spécifiques : c’est ce qui existe aujourd’hui à travers les différentes formes de CDD.
C’est, pour l’UNSA, à partir de ces outils juridiques que doit être régulé le marché du travail, en veillant à ce que le recours à tel ou tel contrat soit bien conforme à ses objectifs. Lorsqu’on sait qu’aujourd’hui, 80 % des embauches se font en CDD et que 70% d’entre eux sont d’une durée inférieure à un mois, le peu de visibilité économique est incontestablement une des principales explications. Mais l’abus de recours à des CDD en est aussi parfois une autre qui mérite qu’on la combatte