Orange : objectif 50 % d’énergies renouvelables en 2025

Revue de Presse

Source : lesnumeriques.com (4 février 2020)

Dans un entretien au journal Les Échos, Stéphane Richard, patron d’Orange, liste les engagements écologiques de l’opérateur et promet des investissements massifs en ce sens.

Lorsqu’une grande entreprise prend des engagements en faveur de l’environnement, cela tourne souvent au ‘greenwashing’  : de belles promesses pour verdir son image à l’heure de l’urgence écologique, cachant derrière un discours marketing flatteur des dispositions déceptives. Une case dans laquelle ne veut pas tomber Orange.

Répondant aux Échos, Stéphane Richard, a précisé les engagements écologiques de l’opérateur historique. Les objectifs sont ambitieux et vont nécessiter un véritable changement d’échelle dans les efforts fournis  : aujourd’hui, 18 % de l’énergie consommée par Orange provient de sources renouvelables ; en 2025, ce devra être 50 %. Pour une mise en perspective, les émissions de CO2 de l’entreprise ont baissé de 3 % entre 2016 et 2018. Elles devront avoir reculé de 30 % en 2025.

Pour y arriver, Orange promet des centaines de millions d’euros d’investissement, déjà en partie intégrés dans les prévisions de l’opérateur. ‘Nous allons développer le solaire en Afrique (…) mais aussi en Espagne, et l’éolien en Pologne. Nous achèterons à des fournisseurs d’énergie propre, ou nous monterons des projets en partenariat, comme nous l’avons fait en Jordanie où nos fermes solaires produisent 75 % de l’électricité consommée par Orange’, précise le PDG.

La fibre, moins énergivore que l’ADSL

Un autre vecteur d’amélioration du bilan énergétique d’Orange est technique et s’appuie sur l’efficience des nouveaux réseaux  : ’80 % de notre consommation provient des réseaux. Or, la fibre consomme trois fois moins d’électricité que l’ADSL’, explique Stéphane Richard, qui plaide aussi en faveur du bilan énergétique de la 5G qui, à usage constant, permettrait de réaliser 30 % d’économies. Dans leurs déploiements et leur fonctionnement, ces réseaux pourraient également miser davantage sur la mutualisation pour réduire leur impact. Les vieux réseaux devraient enfin être abandonnés, tels que la 2G dont l’extinction pourrait avoir lieu d’ici 2025.

Enfin, deux derniers sujets evoqués  : celui de la consommation, avec des clients toujours plus connectés qui vont forcément être invités à modérer leurs usages à un moment donné ; et celui du personnel d’Orange, qui parcourt par exemple 250 millions de kilomètres en avion au total chaque année.

Si ‘généraliser partout et tout le temps [le télétravail] serait déshumanisant’, Stéphane Richard reconnaît qu’il reste des efforts à faire  : ‘Les déplacements représentent 7 % de notre consommation énergétique. Nous avons déjà recours à la visioconférence (…) Dès cette année, nous allons baisser le nombre de trajets entre l’Europe et l’Afrique de 20 %. Nous allons aussi électrifier notre flotte de véhicules professionnels  : 5 % du parc aujourd’hui, 45 % en 2025.’

Autant d’engagements chiffrés sur lesquels il faudra revenir dans les année à venir, pour vérifier que l’opérateur les respecte. En espérant que cela encourage également les autres acteurs du secteur à agir efficacement en faveur de l’écologie.

Séquestration carbone : une technique en voie de perfectionnement

Lorsqu’il évoque la réduction drastique de l’empreinte carbone de son entreprise, Stéphane Richard insiste sur un point  : ‘Il ne s’agit en aucun cas d’acheter des droits à polluer. C’est un effort considérable’. Pour preuve, l’entreprise fera appel à des programmes de ‘séquestration carbone’. Un concept que nous avons récemment évoqué en abordant les efforts environnementaux de Microsoft.

Cette technique, expérimentée depuis le milieu des années 90 et relativement coûteuse, consiste à confiner une quantité de CO2 capturée dans le sous-sol. Il faut en ce sens mettre en place des outils permettant de capter et transporter le CO2, avant d’imaginer des techniques pour l’emprisonner dans des roches profondes (strates de schiste, veines de charbon, gisements de gaz et pétrole, etc.).

Que ce soit en Norvège, au Canada, aux États-Unis ou en Algérie, la plupart des sites de séquestration carbone ont déjà rencontré des problèmes de stockage (fuites, altération des roches, etc.). Mais les progrès réalisés seraient prometteurs. En France, quelques projets existent, portés notamment sous l’impulsion de Total (à Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques et Claye-Souilly en Seine-et-Marne).