« Mon conjoint fait un burn-out » : comment réagir et l’aider

Revue de Presse

Source : lefigaro.fr (24 février 2020)

Épuisement, mauvaise humeur, indisponibilité, stress… Ces effets dévastateurs n’atteignent pas uniquement la personne touchée par un burn-out, mais aussi son entourage proche, et peuvent même, malgré l’amour, éroder la relation de couple. Comment témoigner son soutien sans être oppressant ? Le rôle du conjoint est déterminant dans le processus de guérison.

Comment évacuer son stress rapidement au bureau ?

Qu’il s’exprime de manière physique ou psychologique, le stress du travail tend le corps et bloque les énergies. Pour s’apaiser et parvenir à se relâcher, quelques exercices de yoga suffisent.

 

Madame Figaro. – Comment détecter que sa compagne ou son conjoint fait un burn-out ?

Catherine Vasey. –
La victime de burn-out reste souvent longtemps dans le déni. Il ne faut pas considérer le burn-out comme un instant T, mais comme un long processus de dégradation progressive. Le mal-être s’installe de manière insidieuse. La personne est tendue, on a l’impression que le travail passe avant tout et qu’il/elle n’a pas le temps pour la famille. Au début, on essaie de l’épauler avec l’idée que ça ira mieux. Sauf que, généralement, la situation se dégrade. On pense alors être le problème sans savoir pourquoi.

Quelle attitude adopter ?

La personne malade ne doit pas uniquement se rétablir, mais réexister aux yeux de l’autre

La première règle : prendre soin de soi pour ne pas se transformer en soignant. Il faut éviter d’adopter un ton trop maternant, plutôt entretenir une tendresse réciproque, sans quoi le couple ne serait plus. On ne doit pas être l’unique source d’appui, sinon cela pèse sur la relation. Mieux vaut s’assurer qu’il ou elle est bien suivi(e) par un psy. Le deuxième impératif est de reconstruire une manière de vivre ensemble saine, en abordant des sujets de conversation qui n’ont rien à voir avec le quotidien : livres, films… La personne malade ne doit pas uniquement se rétablir, mais réexister aux yeux de l’autre, d’où la nécessité de trouver un projet commun, de se dynamiser. Ce n’est pas facile. Enfin, il faut lui laisser du temps pour se reposer. Arrêt de travail n’est pas synonyme de disponibilité immédiate. Si on veut comprendre ce qui lui arrive, il faut se renseigner par soi-même, sans en parler à son conjoint, en lisant des témoignages et en en parlant autour de soi.

Comment gérer la situation avec les enfants ?

Quand un parent fait un burn-out, il a moins de temps pour ses enfants. Il est important de leur expliquer de quoi il souffre, de trouver des mots simples et justes. Les enfants sont une excellente source de guérison pour un parent. Leur dynamisme et leurs sollicitations l’aident à se changer les idées. Le burn-out est un processus chronique qui dure. En tant que conjoint, on s’est installé dans notre devoir de soulager l’autre, de l’épauler, mais l’erreur est parfois de le surprotéger en lui disant : « Je m’occupe de tout.» Avant tout, il faut lui laisser le temps de retrouver progressivement son rôle de père ou de mère, et lui refaire confiance.

(1) Catherine Vasey est l’auteure de La Boîte à outils de votre santé au travail, publié aux éditions Dunod, 192 pages, 26,50 €.