Etre fonctionnaire, un statut qui fait de moins en moins rêver les Français

Revue de Presse

Source : universfreebox.com (4 mars 2020)

La fonction publique perd de son attrait. Même si le fisc, la diplomatie ou l’éducation offrent parfois des situations très enviables.

La fonction publique ferait-elle moins rêver? Si les Français gardent majoritairement une bonne image des agents et des services publics, notre sondage Odoxa montre qu’être fonctionnaire est loin de constituer leur profession idéale. Elle figure plutôt dans le ventre mou du classement et n’est citée que dans 8% des cas, loin derrière les chefs d’entreprise. ‘Depuis le boom des start-up et des autoentrepreneurs, et l’arrivée de la génération Y, la sécurité de l’emploi, vertu cardinale prêtée à la fonction publique, est devenue moins prioritaire, observe Gaël Sliman, le président d’Odoxa. Les jeunes actifs n’envisagent plus forcément de rester dans la même entreprise ou le même métier toute leur vie.’

Ce constat est confirmé par la baisse de la sélectivité des concours, qui est un bon indicateur de la perte d’attractivité de la fonction publique. Avec 7,2 candidats présents pour un admis, les concours de l’Etat enregistrent leur plus faible sélectivité depuis le lancement de l’enquête en 2001. Le niveau est tiré vers le bas par les concours d’enseignants, en particulier de professeurs des écoles. Le métier connaît de gros problèmes de recrutement et figure en queue de peloton de notre sondage, avec seulement 6 %. Il faut dire que les conditions de travail se sont durcies et les salaires sont loin d’être mirobolants : 2.660 euros brut par mois en moyenne en primaire, voire 2.070 euros pour un enseignant débutant. L’éducation compte toutefois quelques privilégiés : les agrégés exerçant en classes prépas émargent en moyenne à 6.650 euros… pour seulement huit à dix heures de cours.

Quelques jobs en or

Le reste de la fonction publique compte aussi quelques jobs en or cumulant conditions de travail confortables et niveaux de salaires élevés. C’est le cas notamment des diplomates à l’étranger. Selon un rapport du Sénat, ils touchent 8.845 euros net en moyenne et un quart d’entre eux gagnent même plus de 10.500 euros, grâce à de généreuses indemnités de résidence à l’étranger, qui ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu. Sans compter que les chefs de postes diplomatiques et les consuls généraux sont, le plus souvent, nourris et logés. Sur le territoire français, c’est le fisc qui offre les plus belles positions, notamment au sein du corps des administrateurs généraux des finances publiques. Héritiers des trésoriers payeurs généraux et autres conservateurs des hypothèques, les plus gradés touchent 16.900 euros net en moyenne. Selon la Cour des comptes, un directeur régional des impôts peut ainsi gagner plus que le patron du fisc, qui n’a que le 39e salaire de son administration!