5G : Orange mène la danse sur le déploiement des sites mobiles de nouvelle génération

Revue de Presse

Source : zdnet.fr (17 décembre 2020 )

Alors que les opérateurs commencent à commercialiser leurs premiers forfaits 5G, Sébastien Soriano, le président de l’Arcep, a déjà prévenu  : ces derniers seront marqués à la culotte concernant le discours commercial qu’ils tiendront sur la première version de la 5G qu’ils déploient aujourd’hui. Et d’annoncer le lancement d’un observatoire dédié, destiné à rendre compte de l’avancée des déploiements des réseaux mobiles de nouvelle génération.

Celui-ci vient de rendre son premier verdict. Et comme attendu, il se montre assez sévère à l’encontre des opérateurs. Alors que ces derniers doivent allumer 3 000 sites 5G sur la bande des 3,5 GHz, la bande cœur de la nouvelle génération de technologie mobile, d’ici 2022, ils en sont encore loin.

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Après s’être octroyé le plus grand bloc de fréquences à l’issue de l’appel d’offres organisé à l’automne sous l’égide de l’Arcep, Orange mène toutefois la danse, avec 475 sites opérationnels dès maintenant sur cette bande, et 176 sites sur les bandes annexes des 1,8 et 2,1 GHz. De son côté, Bouygues Telecom a allumé 115 sites sur la bande des 3,5 GHz et 1 323 sur les bandes des 1,8 et 2,1 GHz, tandis que SFR dispose pour sa part de 97 sites sur la bande des 3,5 GHz et de 181 sites opérationnels sur les bandes des 1,8 et 2,1 GHz.

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Source  : Arcep.

Free en avance… dans les chiffres

Si Free semble avoir une énorme avance sur ses concurrents, la réalité se révèle bien plus nuancée pour l’opérateur de Xavier Niel. Alors que celui-ci a dévoilé en début de semaine les contours de ses premiers forfaits 5G, et mise sur l’illimité et des prix cassés pour faire valoir ses offres face à la concurrence, il pourrait avoir à gérer la future insatisfaction d’utilisateurs mécontents de sa qualité de service. La raison  : une très grande partie de son réseau 5G s’appuie pour l’heure sur la bande des 700 MHz.

Or, comme le rappelle l’Arcep, cette bande, libérée en 2019 au profit des opérateurs, ne garantit pas la montée en débit tant attendue, car elle est principalement axée sur la couverture du territoire (avec un périmètre de couverture estimé à 5 km, contre 1 km pour la bande des 3,5 GHz). L’opérateur, qui a tout de même équipé 221 sites 5G sur la bande des 3,5 GHz, joue pourtant sur ce flou et n’hésite pas à affirmer que 40 % de la population est d’ores et déjà couverte en 5G.

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Source  : Arcep.

Si les cartes livrées par la première mouture de l’observatoire concèdent une certaine avance chez Free, elles sont toutefois à prendre avec des pincettes. N’espérez en effet pas profiter d’une explosion conséquente des débits pour le moment, et cela pour la simple raison que les réseaux 5G des opérateurs sont encore naissants et qu’ils reposent pour une bonne part sur des bandes de fréquences dites ‘basses’ et ‘moyennes’ (et plus particulièrement les bandes des 700 MHz et des 2,1 GHz), qu’exploitent déjà les opérateurs pour leurs réseaux 3G et 4G.

Pour la 5G autonome, il faudra donc encore s’armer de patience afin de profiter de performances dignes de ce nom. D’autant que, si les fréquences de la bande des 3,5 GHz viennent d’être attribuées, ce n’est pas le cas des fréquences des 26 GHz, dites ‘millimétriques’, qui mettent vraiment l’accent sur la puissance, au prix d’une portée limitée – à environ 500 mètres en moyenne. Sur cette bande, «  les enchères ne sont pas encore prévues et ne devraient pas intervenir avant 2 ou 3 ans », indique-t-on du côté de l’ANFR.