« Les offres sont multiples et variées» : en France, la 5G crée des emplois

Revue de Presse

Source : leparisien.fr (22 mars 2021 )

Du concepteur de satellites au poseur de câbles en passant par la relation clientèle, la 5G va entraîner des milliers de créations de postes en France.

Les chiffres donnent le vertige! La nouvelle technologie télécom 5G va créer 22 millions d’emplois dans le monde, dont près de 400 000 rien qu’en France, d’ici à 2035. Elle représentera pour les opérateurs, fournisseurs, équipementiers et autres développeurs de contenus, une manne de 3500 milliards de dollars (selon une étude IHS Markit pour l’opérateur américain Qualcomm).

Quelques exemples? Le chinois Huawei investit au moins 200 millions d’euros en Alsace pour produire des équipements, avec 300 emplois à la clé dans un premier temps. Qualcomm ouvre à Lannion (Côtes-d’Armor) un centre de recherche dédié à la 5G et même à la future 6G. Un nouveau centre du suédois Ericsson, toujours spécialisé dans cette nouvelle technologie, va lui aussi générer 300 emplois à Saclay (Essonne). Alors, quels sont les postes que va booster cette nouvelle technologie?

Dans le ciel…

Fabriquer des satellites 5G, ça vous tente ? On a besoin de vous ! « Nous allons lancer des satellites nouvelle génération, ultra-plats, qui ressembleront à des piles d’assiettes », s’enthousiasme Didier Le Boulc’h, un des responsables de Thales Aliena Space. Il évoque le milliardaire américain Elon Musk (Tesla), à l’origine d’une partie de ces satellites 5G, et la future constellation des 600 appareils dans notre ciel. Il prédit aussi des embauches à la clé.

« Pour fabriquer ces appareils de haute technologie, nous aurons besoin des compétences spécifiques en radiofréquences, panneaux solaires, batteries, contrôle d’altitude, mécanique, avec un niveau ingénieur (NDLR : salaire moyen brut 5000 euros) », explique Didier Le Boulc’h.

« Mais il faudra aussi des ouvriers spécialisés, des techniciens pour produire en série le matériel, des logisticiens, des commerciaux, des acheteurs, des business développeurs », ajoute-t-il. Là, la fourchette de salaires brut se situe entre 2500 et 3500 euros selon l’expérience.

10000000000003a40000024621742650b4de1bd0.jpg Les monteurs d’antennes 5G sont très demandés par les entreprises de télécom qui doivent équiper 80 000 sites d’ici 2030.

Sur terre…

« Il va falloir aussi développer du matériel au sol, explique Stéphane Anjuere, de Thales. La nouvelle technologie 5G rime avec plus de connectivité et de débit, mais aussi la sécurisation des réseaux et donc la construction de data center. Nous aurons un immense besoin en spécialistes de la cybersécurité (systèmes informatiques, ingénieurs IT, e-learning). » Le tout nécessite une formation bac + 5, master en data science, avec un espoir de salaire moyen brut de 4000 euros par mois. Beaucoup d’écoles et d’entreprises en interne développent déjà ces nouveaux métiers.

Ce que confirme Olivier Colson, DRH réseau, DSI et B to B chez Bouygues Telecom : « Les offres d’emploi sont multiples et variées, de tous niveaux, des plus sophistiquées aux plus pratiques sur le terrain, mais la cybersécurité est au cœur de nos préoccupations. Au total, nous prévoyons d’intégrer 350 nouveaux collaborateurs dans les métiers de la technologie de l’information et des télécoms. Notre credo pour embaucher chez Bouygues Telecom : faire équipe, entreprendre, parler vrai et faire grandir ! »

« Il faut en effet poser des câbles de fibre optique, souligne Stéphane Anjuere, gérer et entretenir les réseaux au sol et cela ouvre des emplois de techniciens. Il y en aura pour tout le monde… » Avec un bon salaire moyen à la clé : 3 500 euros brut. Pour les postes de monteurs d’antennes 5G, « il faut des qualités techniques mais aussi humaines, ne pas avoir le vertige quand on travaille au sommet de pylônes, de bâtiments ou de châteaux d’eau », dépeint Stéphane Dupont, manageur centre expert BTP chez Randstad.

« J’aime travailler en extérieur, me déplacer, bouger »

« Il faut savoir aussi composer avec la météo et les intempéries, accepter les déplacements, les horaires décalés, travailler en binôme et en équipe, poursuit-il. Les compétences sont multiples, tout en supportant en permanence le harnais de sécurité : manipuler les outils technologiques, effectuer les réglages techniques. »

Ces conditions de travail qui sortent de l’ordinaire ont séduit Romain, 28 ans, technicien de déploiement réseau 5G chez Circet. « Dans mon métier, il faut scrupuleusement respecter les règles de sécurité, avoir une bonne condition physique, être minutieux et rigoureux : on travaille à 30 m du sol. »

Après avoir débuté dans un bureau d’études, il a préféré prendre l’air : « J’aime travailler en extérieur, me déplacer, bouger », confie ce jeune diplômé en licence réseau télécom. « C’est par ailleurs fascinant de voir l’évolution technologique se dérouler sous mes yeux : 2G, 3G, 4G et maintenant 5G ». Dans son domaine en plein développement, Romain sait qu’il a l’avenir devant lui. Qui sait, peut-être connaîtra-t-il la 6, 7 ou 8G ?