« Il nous donne un sacré coup de main » : ici, le robot, c’est presque un collègue de travail

Revue de Presse

Source : ouest-france.fr (14 avril 2021 )

La société BWIndustrie, basée à Sarrebourg, en Moselle, spécialisée dans l’usinage de pièces à commande numérique, a fait le pari de la robotisation dès 2011. Les gérants ont jeté leur dévolu sur des robots collaboratifs qui épaulent et assistent les salariés.

Avant, pour charger des pièces, il fallait se pencher dans la machine et cela provoquait des douleurs au niveau des épaules. Aujourd’hui, c’est le robot qui s’en occupe !​. Mikael a vu d’un bon œil l’arrivée de ces bras polyarticulés car, jusqu’alors, son travail était répétitif. Le robot nous donne un sacré coup de main !​, l’évoquant presque comme un collègue de travail.

Ces robots dits collaboratifs, désignés sous l’appellation « cobot »​, effectuent des tâches en binôme avec les humains. Laurent Wagner, le cogérant de BWIndustrie, a équipé son usine avec plusieurs de ces engins. Chacun est assigné à une tâche précise tandis que l’opérateur s’attelle à une autre, à quelques mètres seulement.

Le travail du duo s’apparente à un ballet car le robot n’est plus enfermé dans une cage. Laurent Wagner se remémore sa première rencontre avec un « cobot », lors d’un salon à Hanovre, en Allemagne, il y a une dizaine d’années : c’était bluffant, le démonstrateur avait le robot sur un coin de table​.

50 % d’effectifs et 70 % chiffres d’affaires supplémentaires

En 2011, les gérants ont d’abord dû rassurer leurs salariés, inquiets de perdre leur travail. Le premier, nous l’avons installé à un poste pénible. Nous étions en période de forte croissance et ce robot a pu l’absorber​. Une fois la démonstration faite, l’usine en a acquis d’autres et affiche aujourd’hui 50 % d’effectifs et 70 % de chiffre d’affaires supplémentaires​, la fierté de Laurent Wagner.

Raphaël Schwartz, son proche collaborateur, de compléter : Nous n’avons plus de contrats sur cinq ou dix ans mais sur six mois ou deux ans. Il faut donc être agiles et trouver des solutions adaptées​. Ces machines présentent l’avantage d’être facilement re-programmables alors que quatre ou cinq heures étaient nécessaires, auparavant​.

Les huit heures de boulot passent plus vite

Bianca occupe un poste de contrôle chez BWIndustrie. Autrefois, elle manipulait chaque pièce, l’une après l’autre et jusqu’à un million par an. Désormais, le robot s’en charge pour elle. En revanche, la quinquagénaire a acquis de nouvelles responsabilités. Quand on m’a dit que j’allais devoir gérer ce robot, je n’étais pas confiante mais finalement, c’est venu rapidement !​. Bianca utilise le teach, une tablette tactile alors qu’elle n’utilise pas d’ordinateur à la maison.

Pas besoin de formation en robotique poussée, deux jours suffisent​. Laurent Wagner, cogérant de BWIndustrie qualifie de révolutionnaire ​cette manière de travailler car les ouvriers ne sont plus cantonnés à des tâches manuelles mais pilotent ces îlots robotisés. Les huit heures de boulot passent plus vite », ​commente un opérateur.

Avec ces robots collaboratifs, BWIndustrie a développé une activité robotique en créant RobotIndus, une marque commerciale puis une société indépendante. Confier des tâches dangereuses, pénibles ou répétitives à des robots a fait des émules puisqu’une soixantaine de bras polyarticulés ont d’ores et déjà été intégrés dans plusieurs entreprises – du mastodonte à la petite PME.