Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, part avec « le sentiment du devoir accompli»

Revue de Presse

Source : leparisien.fr (19 janvier 2022 )

Le patron de l’entreprise de télécommunications est contraint de quitter ses fonctions après sa condamnation dans l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais.

Sa mission à la tête d’Orange, écourtée à cause de sa condamnation dans l’affaire de l’arbitrage dont avait bénéficié l’homme d’affaires Bernard Tapie, en novembre dernier, doit s’arrêter le 31 janvier dernier. Et il quittera l’entreprise avec « le sentiment du devoir accompli », a commenté Stéphane Richard lors d’un déplacement ce mercredi dans les Hauts-de-Seine.

« Globalement, je pars en ayant le sentiment du devoir accompli. L’entreprise est solide et elle a aussi plus de cohésion interne. N’oublions pas qu’en 2010, je suis arrivé dans une entreprise traumatisée », notamment par la série de suicides de salariés de l’ex-France Télécom entre 2008 et 2009, a-t-il déclaré à l’occasion d’une visite chez le six millionième client fibre d’Orange au Plessis-Robinson.

« La France, le pays le plus fibré d’Europe »

« En 2010, il y avait 60 000 clients abonnés à la fibre, donc on a multiplié ce chiffre par 100. Le déploiement de la fibre optique en France a été la grande aventure de la décennie », s’est-il félicité, ajoutant que « la France est aujourd’hui le pays le plus fibré d’Europe avec 70 % du territoire français désormais couvert ».

Le mandat de Stéphane Ricard courait jusqu’à la mi 2022. Mais sa condamnation dans l’affaire du Crédit Lyonnais l’a écourté. Plus de deux ans après une relaxe générale, la cour d’appel de Paris s’est prononcée en novembre 2021 sur le sort des cinq hommes initialement jugés aux côtés de Bernard Tapie dans l’affaire de l’arbitrage controversé du Crédit Lyonnais en 2008. Stéphane Richard a été condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende. Il a été reconnu coupable de complicité de détournement de fonds publics, mais relaxé pour les faits de complicité d’escroquerie, la cour estimant qu’il ne savait pas que l’arbitrage était frauduleux.

Trois profils ont été retenus par le comité de sélection d’Orange pour lui succéder au poste de directeur général dans le cadre d’une future gouvernance dissociée : l’actuel directeur général délégué, Ramon Fernandez, le responsable des ventes de l’opérateur américain Verizon, Frank Boulben, et la présidente de Schneider Electric France, Christel Heydemann.

Un conseil d’administration sur la gouvernance a été initialement programmé le 24 janvier, mais « il n’est pas certain qu’il se déroule à cette date », selon une source proche du dossier. « Ce qui est important, c’est qu’il y ait un conseil qui s’accordera sur le nouveau directeur général avant le 31 janvier », ajouté cette source. Si la nomination au poste de directeur général a lieu dans les temps, Stéphane Richard pourrait toutefois rester en place quelques semaines de plus comme président non exécutif, jusqu’à la fin de son mandat en mai prochain, dans l’attente de la nomination d’un successeur, selon plusieurs sources internes. « Rien n’est exclu », confirme un cadre du groupe, en soulignant que « l’important est d’assurer la continuité de la direction de l’entreprise et que la transition se passe dans les meilleures conditions ».