Épuisement au travail : comment reconnaître un burn out, et que faire ?

Revue de Presse

Source : actusante.net (2 mars 2022 )

Ce syndrome d’épuisement peut sous certaines conditions être reconnu comme une maladie professionnelle.

Dans une note de recommandation datant de mai 2017, la Haute autorité de Santé (HAS) rappelait la définition du burnout telle que donnée par Schaufeli et Greenglass en 2001 : il s’agit d’“un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel”.

Le syndrome d’épuisement professionnel est le résultat d’une dégradation du rapport au travail multi-dimensionnelle : le sentiment d’être totalement vidé de ses ressources, un cynisme vis-à-vis du travail, une diminution de l’accomplissement personnel et de l’efficacité au travail.

Comment se manifeste le burnout ?

Plusieurs symptômes caractérisent ce type d’épuisement et une démarche diagnostique doit être enclenchée. C’est progressivement et de façon insidieuse qu’ils prennent place. Nous pouvons citer des symptômes :

  • liés à l’émotion : anxiété, tensions musculaires, manque d’allant, promptitude à l’irritabilité, sensibilité exacerbée, troubles de la mémoire et/ou de l’attention… ;
  • liés au comportement et aux relations entre personnes : un repli sur soi, comportement agressif voire violent, empathie en berne, animosité envers les collègues, comportements addictifs… ;
  • liés à la motivation au travail : décrochage graduel, motivation et moral en berne, dévalorisation, remise en cause de ses compétences professionnelles… ;
  • liés à la condition physique : fatigue anormale et persistante, troubles du sommeil, apparition de troubles musculo-squelettiques, crampes, maux de tête; vertiges, troubles alimentaires…
    Le diagnostic doit s’attacher à préciser le burnout sans oublier de chercher le lien avec de potentielles maladies sous-jacentes comme l’anxiété, la dépression, mais aussi des maladies somatiques. En outre, les conditions de travail, l’environnement professionnel doivent être scrutés avec précision et c’est le rôle de la médecine du travail ou du centre de consultation de pathologie professionnelle.

Les facteurs de risque

Certaines professions sont plus à risque, comme les agriculteurs, artisans et commerçants, chefs d’entreprise et cadres.

Au niveau psychologique, les perfectionnistes, les personnes particulièrement impliquées au travail, celles montrant des troubles émotionnels sont également plus susceptibles de faire un burnout.

Quelle prise en charge du burnout ?

Un arrêt de travail est le plus souvent indiqué, nécessaire. C’est le médecin traitant qui va coordonner la prise en charge et éventuellement adresser le patient à un psychiatre en vue du diagnostic psychopathologique. Les antidépresseurs ? Il seront envisagés seulement si c’est ce professionnel qui l’indique, en cas de troubles anxieux ou dépressifs. La prise en charge ne se basant pas sur des médicaments sera celle psychologique ou psycho-corporelle.

Quoi qu’il en soit, le médecin traitant doit entrer en contact avec la médecine du travail en vue d’en savoir plus sur l’environnement professionnel du patient. En ce qui concerne ce professionnel de santé, c’est lui qui gèrera l’aspect reprise du travail, en lien avec le médecin traitant et à l’initiative du patient.