Source : lefigaro.fr (13 avril 2015)
Le système pourrait présenter un besoin de financement important ces 25 prochaines années, d’après des travaux du Conseil d’orientation des retraites.
La réforme de 2014 de la ministres des Affaires sociales Marisol Touraine ne résout pas le problème des retraites. Sur ces 25 prochaines années, « le système de retraite français apparaît en léger besoin de financement en moyenne (-0,1 point du PIB cumulé des 25 prochaines années)», écrit le secrétariat général du Conseil d’orientation des retraites (COR) dans un document de travail dont Le Figaro s’est procuré une copie.
Ce « besoin de financement», autrement dit ce déficit, survient « malgré le retour à l’équilibre à partir du milieu des années 2020», garanti entre autre par la réforme socialiste promulguée le 20 janvier 2014. La faute à ce retour à l’équilibre très lent à horizon 2025. Les déficits s’accumuleront en effet ces dix prochaines années et grossiront la dette des régimes de retraite. Le « besoin de financement» du système sur les 25 prochaines années résulte donc « des déficits accumulés au cours des dix premières années de projection, qui ne sont pas entièrement couverts par les légers excédents des quinze années qui suivent», est-il expliqué dans le document du COR.
Hypothèses optimistes.
Et encore, les hypothèses économiques qui sous-tendent ces projections, le « scénario B» du COR, sont optimistes (croissance annuelle des salaires de 1,5% et chômage, à terme, de seulement 4,5%). Avec des hypothèses moins roses, le déficit des retraites sera cinq fois plus important. Si le taux de chômage stagne à 10%, contre 10,4% aujourd’hui, le besoin de financement s’élèvera à 0,5% du PIB cumulé des 25 prochaines années.
À titre d’exemple, il faudrait, pour équilibrer le système dans le cadre du scénario « rose», soit augmenter de 0,3% les cotisations au 1er janvier 2016, soit rogner les pensions de 0,8% à partir de la même date. Avec des hypothèses économiques moins optimistes, il faudrait relever les cotisations de 1,5% ou bien couper les pensions de 3,5%. Tout cela, en plus des mesures de hausses des cotisations et du gel des pensions prévues dans la réforme Touraine des retraites. Le COR insiste toutefois que ces leviers ne sont présentés que comme « indicateurs de la situation financière des régime, et non de proposition de réformes».