Cabine téléphonique : chronique d’une mort annoncée… pour 2017

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Source : bfmbusiness.bfmtv.com (3 mai 2015)

La future loi Macron entérine la fin, en 2017, des cabines téléphoniques contre une couverture par les opérateurs de zones « blanches » mal desservies par les réseaux mobiles. .

La cabine téléphonique va disparaître totalement de notre paysage d’ici 2017. Cette mort programmée d’un monument historique des télécommunications, est la conséquence directe d’un amendement à la loi Macron adopté pour améliorer la couverture en téléphonie mobile des « zones blanches » très mal ou pas desservies en 2G, 3G ou 4G.

Cet amendement, qui a eu la bénédiction du gouvernement, permettra de couvrir d’ici 2017 l’ensemble des centres-bourgs de communes non encore couvertes, c’est-à-dire 170 pour les réseaux mobiles 2G et environ 2.600 pour la 3G ou 4G.

Ce sera bien une obligation pour les opérateurs mobiles. Ceux qui y contreviendront pourront être sanctionnés par l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), ce qui n’était pas le cas jusqu’à aujourd’hui

Orange démantèle les 40.000 cabines de son parc commercial

Cette obligation est la contrepartie de l’abandon programmé de l’obligation qu’a France Télécom (devenu Orange), dans le cadre du service universel de téléphonie fixe, d’entretenir environ 32.000 cabines téléphoniques dans plus de 27.000 communes. Ce service public est en partie financé par une contribution des autres opérateurs au fond de service universel.

Orange dispose, en plus, de 40.000 autres cabines exploitées à des fins commerciales, qu’il est, par ailleurs, en train de démonter progressivement.

Cette fin programmée des cabines téléphoniques ne fait qu’entériner l’usage très modéré qu’en font aujourd’hui les Français qui leur préfèrent le téléphone mobile

Le taux d’utilisation actuel est de moins d’1 minute par jour par cabine. L’utilisation des cabines représentera en 2015 moins de 1% de ce quelle représentaient en 2000.

En France, leur reconversion en bornes Internet a échoué

Déjà, en 2012, selon un rapport parlementaire publié en octobre 2014, « 91% du parc de cabines sur la voie publique, soit 74.352 cabines étaient déficitaires, ce qui signifie qu’elles génèrent un chiffre d’affaires ne permettant pas de couvrir les frais liés à leur maintenance. »

Les cabines téléphoniques auraient sans doute pu connaître une autre fin que la casse à des fins de recyclage.

Orange avait bien tenté, à Paris en 2010, d’en transformer quelques unes en cabines Internet dotées d’un écran tactile permettant de surfer sur le web, à destination des touristes. Mais, cette expérimentation n’a pas été poursuivie.

D’autres pays ont été plus inventifs pour recycler ce « monument historique » des télécommunications. A New-York ou dans certaines communes d’Allemagne, elles servent aujourd’hui de points d’accès public wi-fi, pour se connecter à Internet dans la rue depuis son smartphone ou son PC portable.