Source : latribune .fr (18 Septembre2015)
[ SÉRIE : Télécoms et investissement 4/4 ] En France et dans le monde, la consommation d’Internet va crescendo et les usages numériques explosent. Face à cela, les opérateurs télécoms doivent donc investir constamment dans leurs réseaux pour répondre à la fringale en bande passante des individus et des entreprises. « La Tribune » vous propose, en quatre parties, de faire le bilan français des télécoms. Aujourd’hui, la ruée vers les services à haute valeur ajoutée.
Les opérateurs télécoms le savent bien : ils ne peuvent plus se contenter de fournir simplement de la connexion. En France, la concurrence a accouché de prix très bas.Ceux-ci sont désormais ancrés dans l’esprit des consommateurs. Avec la révolution numérique, la valeur s’est finalement déplacée des réseaux des télécoms vers les services et contenus à valeur ajoutée. Aujourd’hui, le consommateur ne veut plus, en soi, d’un « abonnement Internet » : il veut Facebook, YouTube, Google, Amazon, Skype ou encore Netflix.
Commercialiser de nouveaux services
Tous ces puissants acteurs s’enrichissent chaque jour davantage. À l’inverse, les opérateurs télécoms ont vu leurs marges dégringoler, mais sont toujours contraints d’investir massivement dans leurs réseaux pour répondre à la fringale en bande passante des géants du Net. S’ils ne veulent pas se faire damer le pion et devenir de simples « fournisseurs de tuyaux », Orange, Numericable-SFR, Bouygues Telecom et Free sont contraints de commercialiser des services nouveaux à forte valeur ajoutée.
C’est une des raisons pour lesquelles Patrick Drahi, à la tête de Numericable-SFR, mise tant sur les médias. Son bébé ne se considère pas pour rien comme « un opérateur de services premium ». Sur le site du groupe, les contenus audiovisuels sont largement vantés.
« L’offre TV by Numericable est la plus riche du marché en VOD [vidéo à la demande, ndlr] avec près de 30.000 titres, dont les dernières nouveautés, disponibles quatre mois après leur sortie en salle, mais aussi les grands classiques du cinéma en HD », développe l’opérateur dans un article-fleuve.
La concurrence n’est pas en reste. Bouygues Telecom, de son côté, table notamment sur l’Internet des objets pour tirer son épingle du jeu. L’opérateur s’apprête à déployer un vaste réseau bas débit low cost. Cette technologie permet en effet de connecter moult objets et équipements publics (les routes, les voies ferrées, les lampadaires…) pour glaner des informations sur leur usage ou leur environnement.
« En mettant une puce dans une bouteille de gaz, on pourra par exemple savoir quand elle est presque vide et où elle se trouve », précise une source chez l’opérateur.
Une telle solution pourrait par exemple intéresser des grands groupes comme Veolia ou Primagaz, dans l’objectif d’économiser de l’argent en logistique.
De l’Internet des objets à la banque en ligne
À Orange, le numéro un français, les idées fourmillent. Parmi ses nombreuses initiatives, l’opérateur veut bientôt mettre en place une banque mobile, « 100% utilisable avec un smartphone ».
En outre, le groupe est très présent dans les services aux entreprises. Via sa filiale Orange Business Services (OBS), le géant français accompagne les sociétés avec une ribambelle d’offres liées au nuage informatique, aux mégadonnées ou à la cybersécurité. Récemment, OBS a par exemple participé au développement de capteurs pour les agriculteurs. Ceux-ci sont destinés à faire remonter des informations sur l’humidité des sols, la nature des cultures ou les engrais utilisés. Au regard de ces innovations très diverses, les opportunités ne manquent donc pas.