Retraites complémentaires, un accord se dessine… et les pensions baisseront

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Source : latribune .fr (16 Octobre 2015)

Dans la négociation sur l’avenir des retraites complémentaires Arrco et Agirc, Le Medef a revu à la baisse ses projets d’abattement sur les pensions pour inciter les salariés à prendre leur retraite plus tardivement. La possibilité d’un accord se dessine.

Tout est toujours possible dans les négociations entre patronat et syndicats. La réunion, fondamentale, ce vendredi sur l’avenir des régimes de retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (ensemble des salariés du privé) en est la plus parfaite illustration. Alors que l’on croyait la situation complètement bloquée, finalement, les choses évoluent vers la signature possible d’un accord. Le Medef a en effet mis de l’eau dans son vin en modifiant ses propositions pour inciter les salariés à travailler plus longtemps, au-delà de l’âge et de la durée de cotisation actuellement fixés (62 ans 41,5 années de cotisation)

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Les négociations continuent actuellement.

Selon le nouveau texte remis par la délégation patronale, le Medef garde toute de même l’idée d’instaurer un système de bonus-malus pour les départs à la retraite, dépendant à la fois de l’âge et de la durée de cotisation.

Des abattements sur pensions variant entre 10% et 15%

Il s’agit d’inciter les salariés, à partir de 2019, à travailler une année de plus, une fois qu’ils ont rempli les conditions nécessaires pour partir avec une retraite à taux plein.

Ainsi, un salarié remplissant ces deux conditions qui déciderait de prendre sa retraite à 62 ans verrait sa retraite complémentaire amputée de 15% la première année, 12% la seconde et 10% la troisième, avant de retrouver une retraite à taux plein à 65 ans.Dans le projet précédent, ces taux d’abattement était plus élevé.

En revanche, s’il travaille jusqu’à 63 ans (soit 4 trimestres de plus) ce malus dégressif et temporaire sera annulé.

S’il reste deux ans de plus en activité (8 trimestres), il bénéficiera d’un bonus, pendant un an, de 10%. Bonus qui grimpe à 20% s’il travaille trois ans de plus (12 trimestres), à 30% pour quatre ans de plus (16 trimestres).

Une personne qui devrait travailler jusqu’à 64 ans pour obtenir toutes ses annuités devrait ainsi partir à la retraite à 65 ans pour ne pas subir de décote.

Les retraités modestes exonérés de CSG ne seraient pas concernées par ces décotes.

Une possible hausse des cotisations patronales

En contrepartie, toujours selon le texte du Medef, le patronat se dit prêt à accepter une hausse des cotisations patronales qui reste cependant à chiffrer, et qui doit être compensée par une baisse des cotisations pour la branche AT-MP (accidents du travail -maladie professionnelle). Mais pour ce faire, l’Etat doit donner son accord.

La fusion des deux régimes Agirc et Arrco à l’horizon 2019 est maintenue dans le projet du Medef, qui promet toutefois d’engager une négociation sur le statut de l’encadrement,