Orange/Bouygues Telecom : le dossier avance

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Source : pro.clubic.com (18 janvier 2016)

Pour que le rachat de Bouygues Telecom par Orange reçoive l’aval de la Concurrence, le numéro trois des télécoms devra céder une partie de ses actifs. Des discussion auraient lieu.

Alors qu’Orange et Bouygues Telecom ont confirmé la tenue de discussions en vue d’un rapprochement, une question reste en suspens : quels actifs la filiale du groupe de BTP va-t-elle lâcher pour rendre l’opération acceptable du point de vue de la Concurrence ? Car en l’état, additionner la clientèle (mobile et fixe) des deux opérateurs, donnerait au nouvel ensemble un poids bien trop lourd, avec plus de 50 % de parts de marché.

Selon deux sources « au fait du dossier » consultées par Reuters, le projet de rapprochement « a franchi une nouvelle étape » avec l’entrée en discussions de Bouygues Telecom avec SFR et Free. Ces échanges auraient porté sur la cession de fréquences – Bouygues Telecom est par exemple le seul à exploiter la bande des 1 800 MHz pour la 4G, ce qui l’avait avantagé en 2013, et contribué à dynamiser le marché du mobile à l’époque.

Redistribuer les cartes

Or, et SFR et Free sont en retard sur le déploiement de la 4G – alors qu’Orange est, au contraire, celui qui possède la meilleure couverture de la population. Si les 1 800 MHz étaient récupérées par l’un ou l’autre de ces opérateurs, ou même les deux, le territoire français aurait une couverture réseau bien plus équitable.
Autre actif en jeu, d’après Reuters : « le réseau », ou les antennes relais, allant de pair avec les fréquences.

Enfin, Bouygues Telecom pourrait également redéfinir son maillage commercial en cédant des boutiques.

Il n’est pas rare que les boutiques concurrentes se sont implantées en face l’une de l’autre. Dans le cas d’un rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom, des boutiques sœurs se feraient face pour rien. Plutôt que de fermer et de menacer l’emploi, elles pourraient au contraire profiter à l’un des deux concurrents.

Des réponses d’ici un mois

Au vu de leur situation, le plus probable soit que Free reprenne une partie du réseau afin de combler son retard et aborder la fin de l’itinérance sur la 3G – que l’Arcep veut enclencher dès cette année – avec plus de sérénité. Et SFR, dont la base client s’est érodée depuis la prise de contrôle par Patrick Drahi à la fin de 2014, reprenne plutôt une partie de la clientèle lowcost de Bouygues Telecom. Enfin, Coriolis aurait entamé des discussions, d’après Les Echos, pour reprendre les 1,7 million de clients entreprise de Bouygues Telecom.

Toutes ces discussions demeurent, à ce jour, à « un stade préliminaire », indique l’agence, « aucune offre chiffrée n’étant pour l’instant sur la table ». Le dossier devrait « s’accélérer sous peu », indiquent les deux sources interrogées. Avec la publication des résultats financiers d’Orange le 16 février, pourrait intervenir une décision sur le projet d’alliance. Mais l’issue de l’opération serait incertaine, car complexe à ficeler.