BouyguesTel : le rachat par Orange officialisé ce mardi ?, le partage des abonnés se précise

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Source : zdnet.fr (15 février 2016)

Selon plusieurs sources, Orange et Bouygues Telecom ont accéléré leurs discussions ce week-end pour enfin boucler la cession du second au premier. L’opérateur historique n’a pas souhaité de délais supplémentaires (menaçant même de rupture) et pourrait faire l’annonce du rachat ce mardi, à l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, ou tout du mois publier un accord préliminaire.

Au-delà du dispositif de paiement en actions qui permettra au groupe de Bouygues de devenir un actionnaire de poids d’Orange (environ 10% du capital, l’Etat ne souhaitant pas passer sous les 20%), c’est bien le démantèlement de BouyguesTel qui a pris le plus de temps. En effet, dans l’absolu, Orange récupèrerait les un peu plus de 11 millions de clients de l’opérateur, faisant passer sa part de marché à plus de 50%. Du jamais vu.

Impossible pour l’opérateur historique de tout récupérer sans être retoqué par l’Autorité de la concurrence. Selon les dernières infos du Figaro, seulement 2 millions de clients Bouygues passeront chez Orange. Free débourserait 3 à 3,5 milliards d’euros pour une bonne part des abonnés de BouyguesTel, une partie des abonnés internet BBox, son réseau, des fréquences et l’essentiel des 550 boutiques.

SFR s’offrirait la clientèle low cost (B&You) et une partie des clients internet, pour un montant de l’ordre de 2,5 milliards d’euros.

Un accord est plus que probable, tous les acteurs en présence ayant intérêt à ce que le marché repasse à trois.L’idée est notamment de pouvoir optimiser des investissements toujours plus élevés mais surtout réenclencher une remontée des prix.

Free Mobile : finalement le grand gagnant ?

Même si le revenu moyen par abonné remonte un peu grâce aux politique de marketing des opérateurs, il reste très en dessous d’autres pays. Le prix moyen d’un forfait est ainsi deux fois plus élevé en Allemagne ou aux Etats-Unis. Et ce niveau pèse sur les capacités d’investissement.

Un retour à trois opérateurs pourrait provoquer une hausse du prix moyen. L’exemple régulièrement cité est celui de l’Autriche où le marché est également passé de 4 à 3 acteurs en 2014. Selon Statistik Austria, les tarifs moyens ont ainsi flambé de 18,7% tout en restant 10% inférieurs à ce qu’ils étaient début 2011.

Cette perspective est toutefois écartée par Stéphane Richard (mais ce type de promesse n’engage que ceux qui les écoutent) : « Ce qui s’est passé avec l’arrivée du quatrième opérateur en France est irréversible. Il y a eu effectivement une très forte baisse des prix qui fait que l’on a en France des prix parmi les plus bas du monde. La France est dans une situation privilégiée, et ça, c’est un acquis qui est définitif donc je le dis très clairement : en aucune manière si rapprochement il devait y avoir entre Orange et Bouygues Telecom ça ne se traduirait par une augmentation des prix, la question n’est pas là ». Une assurance qui méritera d’être vérifiée…

L’UFC n’est en tout cas pas de cet avis. « Les risques d’un amoindrissement de la concurrence et de hausses tarifaires sont ainsi particulièrement marqués. La redistribution des parts de marché pourrait aboutir à ce qu’aucun acteur ne conserve une stratégie de conquête de clients, condition pourtant nécessaire à une concurrence par les prix propre à libérer du pouvoir d’achat pour les consommateurs », s’inquiète l’association de défense des consommateurs.

Free Mobile serait l’autre grand gagnant de cette opération.Le trublion verrait ainsi sa couverture être dopée du jour au lendemain, notamment dans la 3G où il continue à payer Orange pour de l’itinérance. Mais dans la 4G, Free avance désormais vite en matière de déploiements, il peut recycler ses fréquences 2G (1800 Mhz) et a donc moins besoin des infrastructures de BouyguesTel même si un de ses objectifs est bien de faire disparaître Bouygues Telecom qu’il a toujours considéré comme son principal ennemi…