Free racheté par Orange : l’improbable scénario

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Source : clubic.com ( 10 mai 2016)

Alors que sur le marché français subsistent quatre opérateurs malgré la tentative de rachat de Bouygues par Orange, le Journal du Dimanche évoque une nouvelle hypothèse pour le moins farfelue : et si Orange rachetait Free ?

Dans un article consacré aux dessous de la tentative de rachat de Bouygues par Orange (voir à ce sujet Bouygues Telecom : pourquoi la vente n’a pas abouti), le JDD reprend les propos de Ramon Fernandez, directeur général délégué d’Orange, qui a déclaré sur BFM Business que la consolidation « restera une nécessité ». D’après l’hebdomadaire, plusieurs dirigeants des opérateurs mobiles confirment qu’il y a « toujours des bouts de discussion ». Et pour le Journal du Dimanche, « tout le monde se parle et ces semaines-ci, le dernier scénario jamais exploré, un rachat de Free par Orange, circule dans l’esprit des opérateurs. ».

Le journal étaie cette hypothèse en rappelant que Stéphane Richard et Xavier Niel entretiennent de bonnes relations, que Niel serait sans doute intéressé d’entrer dans le capital d’Orange, et que le patron de Free possède 15% de Telecom Italia, qu’il pourrait revendre à Orange pour une consolidation à la fois française, mais aussi européenne.

Un scénario qui passe outre quelques obstacles d’importance, à commencer par la santé financière de Free. Contrairement à Bouygues Telecom, Free n’est pas à vendre, tout simplement parce qu’il est en excellente santé. Iliad, la maison mère de Free, a dégagé l’an dernier un bénéfice net de 335 millions d’euros, soit une hausse de plus de 20% par rapport à l’année précédente.

Les abonnements sont en hausse, aussi bien sur le fixe que sur le mobile, avec un gain de 1,7 million de clients supplémentaires en 2015 (et 11,7 millions au total) pour une part de marché qui est passée de 14 à 17%. Bref, Free va bien et n’a sans doute pas l’intention de se marier à Orange. D’autant que Xavier Niel, son charismatique patron, a toujours dénoncé les méthodes et la gestion de ses concurrents, Orange en tête. S’allier ainsi à l’ennemi paraît hautement improbable.

Enfin, l’autorité de la concurrence verrait sans doute d’un mauvais oeil ce rapprochement, ce qui impliquerait une très complexe cession d’actifs aux deux autres opérateurs, SFR-Numericable et un Bouygues Telecom en souffrance qui serait placé en position extrêmement défavorable au milieu de deux mastodontes.

Le scénario envisagé par le JDD tient donc, selon nous, davantage de la science-fiction que de la réalité des probables échanges qui existent dans le petit monde des opérateurs. Une « source très bien placée » chez Free et citée par Electron libre indique d’ailleurs qu’il « n’y a rien dans ce sens ».