Bruit au travail : comment survivre à l’open space ?

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Source : latribune.fr (04 novembre 2016)

Le niveau sonore des environnements de travail organisés en open space commence à poser de sérieux problèmes en matière de productivité des actifs. Suffisamment pour envisager la fin de cette conception du lieu de travail ?

« L’Open space m’a tuer. » C’est le titre, volontairement provocateur, du livre publié par Alexandre des Isnards et Thomas Zuber en 2008 pour dénoncer cette tendance aux décloisonnement des espaces de travail. 8 ans plus tard, il semblerait que l’open space continue de faire des victimes, en tout cas en matière de baisse de la productivité.

Selon une enquête Ifop/JNA, publiée fin octobre à l’occasion de la semaine de la santé auditive au travail, 1 actif sur 5 considère que le bruit de son environnement professionnel lui fait perdre au moins 30 minutes de travail par jour. 42% des actifs interrogés dans le cadre de l’étude déclarent perdre du temps à cause du bruit tous les jours. Ce taux monte à 50% chez les moins des 35 ans et « à 55% chez le cadres et professions intellectuelles », précise le communiqué de l’association JNA (Journée nationale de l’audition). Le coupable semble donc tout trouvé, tant l’open space est devenue la norme dans les professions de ce type. Encore plus surprenant, le bruit semble davantage déranger les cadres que les ouvriers, catégorie de salariés qui « a probablement davantage intégré cette contrainte comme faisant partie de son environnement de travail », selon JNA.

Quelles solutions ?

Problématique pour les actifs, l’impact de l’environnement sonore sur la productivité devient également préoccupante pour l’ensemble de la société si on prend le problème à grande échelle. En effet, les nuisances sonores feraient ainsi perdre 23 milliards d’euros par an aux entreprises, selon les estimations de JNA. Dans le détail de chaque open space, les salariés trouvent donc des parades pour supporter le brouhaha.

C’est ainsi que les écouteurs et casques audio se multiplient dans les open spaces, certains salariés cherchant désespérément un moyen de se couper des distractions extérieures pour se concentrer. Seulement, comme l’avance MEL Magazine, le fait de passer sa journée un casque vissé sur les oreilles pourrait être néfaste pour l’entreprise, en annihilant les possibilités de communication entre employés, et pour la carrière du salarié concerné, qui aurait moins de chance de se voir proposer une promotion. On se retrouve donc dans des situations où l’espace de travail est complètement ouvert, ayant pour conséquence directe de pousser les différentes personnes qui y travaille à se couper des autres pour se concentrer. Soit l’inverse de ce que devait, prétendument, apporter l’open space au monde du travail…