Pour 2017, les DRH veulent des réformes radicales

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Source : lefigaro.fr (10 janvier 2017)

Ils souhaitent notamment la fin du monopole syndical au premier tour des élections dans les entreprises, comme le propose François Fillon. Les syndicats, eux, ne veulent pas en entendre parler.

Les DRH ne sont pas satisfaits du dialogue social à la française : interrogés par le Cercle des DRH, une association de professionnels, 88% pensent que ce système social, fait de réunions souvent obligatoires avec les représentants du personnel ou les syndicats, fonctionne mal. Ils souhaitent avoir une relation directe avec le personnel. Et pour y parvenir, la première mesure que les DRH préconisent de mettre en place en 2017 est la fin du monopole syndical au premier tour des élections des délégués du personnel (DP) et du comité d’entreprise (CE). Une proposition également portée par François Fillon… mais vivement combattue par tous les syndicats.

Les DRH sont pour l’instance unique, réunissant les DP, le CE et le CHSCT

78% des DRH du Cercle souhaitent également que les DP, CE et CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) fusionnent en une instance unique. Un tel projet, soutenu de longue date par le Medef, a failli aboutir début 2015 mais les négociations au niveau national entre le patronat et les syndicats ont capoté au dernier moment. La loi Rebsamen de 2015 a ensuite introduit quelques simplifications dans le fonctionnement des instances. Un employeur d’une entreprise de 50 à 300 salariés peut ainsi mettre en place du délégation unique du personnel (DUP), rassemblant DP, CE et CHSCT. Mais l’ensemble reste insuffisant.

Les DRH interrogés souhaitent aussi pouvoir conclure des accords avec cette instance unique qu’ils appellent de leurs vœux. Ce qui serait une révolution, les accords sur les salaires, le temps de travail, etc…, étant actuellement signés avec les délégués syndicaux. Sur ce point, François Fillon va plus loin et propose que des accords soient validés après une consultation par référendum des salariés.

Autre exigence, les DRH interrogés sont 57% à souhaiter qu’un tel accord d’entreprise s’impose aux salariés : ceux qui ne l’accepteraient pas démissionneraient. Actuellement, ils sont licenciés, avec indemnisation du

Ils veulent éviter que les DP et membres du CE cumulent les mandats

chômage à la clé.

Enfin, 70% des DRH du Cercle estiment qu’un représentant du personnel ne doit pas pouvoir cumuler plus de deux mandats et ne doit pas être élu plus de deux fois. Histoire d’éviter que certains salariés ne s’enferment dans ces fonctions.