Début juin, Netflix était en négociation avec Orange, SFR et Free

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Ce rapprochement nous a été confirmé voilà peu chez Free, qui se refuse cependant à faire d’autres commentaires. Si l’aveu d’Hastings date de début juin, depuis on sait qu’Orange a pris ses distances du moins en France : « Je ne souhaite pas qu’Orange soit le cheval de Troie de Netflix » exposait Stéphane Richard fin juillet, sous-entendu : les abonnés ne bénéficieront pas d’une offre attachée aux services du FAI mais devront passer par la voie du site Netflix. Dans le même temps Orange admettait également qu’il poursuivait ses négociations pour être distributeur de Netflix mais dans d’autres pays. Des discussions se sont également nouées sur un point capital « qui consiste à voir comment cet opérateur peut prendre en charge une partie du coût d’acheminement des images puisque Netflix consomme beaucoup de bande passante. Il est normal qu’il y ait une forme de contribution » admettait Stéphane Richard.

Netflix contribuera en France
Interrogé par Télérama sur son installation aux Pays-Bas, choix qui avait agacé Aurélie Filippetti et les ayants droit français puisqu’il évite de se soumettre aux obligations fiscales et contributives à la création, Hastings rétorque que sa contribution sera bien réelle, « en produisant des contenus et en achetant des droits. Nous créerons de l’emploi. Les créateurs nous voient comme un atout, qui fait monter les prix », avant d’insister : « quand il y a des gros chèques à la clé, les artistes ont envie de créer des contenus ! »
Il rappelle aussi qu’à partir de 2015, les prestataires de services sur Internet devront facturer la TVA du lieu du domicile du consommateur, et non plus au lieu où est installée l’entreprise qui fournit ce service. Du coup, Netflix contribuera au regard de la TVA à l’enrichissement des caisses de Bercy. Par contre, pour les autres impôts, c’est bien le droit néerlandais qui s’appliquera, avec tous les charmes d’optimisation fiscale qu’il propose.
Netflix et la chronologie des médias
Enfin, Netflix semble se soucier assez peu de la question de la chronologie des médias. Elle « n’est pas un problème, car nous diffusons surtout des séries, qui ne sont pas soumises à cette réglementation ». C’est là un pied de nez au ministère de la Culture qui a initié des discussions avec les acteurs de la filière cinématographique. Des négociations ont en effet lieu actuellement afin de bouger les fenêtres d’exposition des œuvres. Et pour inciter les plateformes à en profiter, la Rue de Valois entend ramener la fenêtre de la vidéo à la demande par abonnement à 24 mois mais seulement pour celles qui signeront un chèque au profit de l’exception culturelle.
Sur l’arrivée de Netflix, Pierre Lescure, aux Universités d’été du PS a souligné qu’il proposait déjà avec son rapport diverses solutions (dont cette logique de carotte), regrettant dans le même temps « la frilosité » de certains acteurs bien installés qui n’ont pas à les prendre en compte. « Il faut être offensif sur tous les sujets ! » exhorte-t-il, avant de constater « il n’y a pas eu beaucoup des 80 mesures [de son rapport] qui ont été suivies d’effet ». « Il existe un service français développé par Canal Plus qui va proposer plus de films que Netflix » insistera Pascal Rogard, numéro un de la SACD qui taclera sans plus de nuance, la concurrence « déloyale » de Netflix, chaudement installé aux Pays-Bas.
Du côté de Bouygues Télécom, celui-ci nous a également confirmé cet été être en discussions, sans l’ombre d’un détail supplémentaire.