Le risque d’une surenchère
Il faudra cependant attendre d’en connaître davantage sur les motifs de la plainte et sur la réponse adressée par Iliad pour vérifier si cette stratégie de défense se vérifie.
Mais cette éventuelle guerre des brevets, si elle a lieu, fait surtout peser un risque d’une redoutable et coûteuse course à l’armement, qui ne bénéficie jamais aux consommateurs. C’est ce que nous avions vu aux Etats-Unis pour les appareils mobiles, avec le rachat de milliers de brevets par Google, qui était en position d’infériorité et n’avait donc pas les armes pour se défendre. Or Free ne dispose que de quelques rares brevets (pour la plupart déposés sous le nom de Freebox), alors qu’Orange possède en son nom près de 800 brevets, et France Telecom près de 9000.
En étant la cible de procès en contrefaçon, Iliad pourrait être tenté de protéger bien davantage ses inventions, et de muscler son propre porte-feuille de brevets. Le tout avec pour effet, surtout, de dissuader l’innovation en faisant des télécoms un terrain trop piégé pour les entreprises de plus petite taille.