« Dans la grande majorité des Etats membres, le consommateur en bout de chaîne aura un choix très limité, souvent un seul, celui du champion, si la régulation de la voix fixe est supprimée », dit l’ECTA (European Competitive Telecommunications Association), organe représentant des opérateurs tels que TalkTalk, Wind et E-Plus.
Suivant cette nouvelle règle, et compte tenu de la croissance de nouveaux services tels que Skype, qui a sabré les prix et accru la concurrence, les régulateurs nationaux ne sont plus tenus d’apporter la preuve qu’un marché particulier n’est pas dominé par un seul opérateur pour déplafonner les tarifs d’interconnexion.
Les grands groupes de télécoms européens jugent que cette initiative va permettre de doper l’investissement dans le haut débit afin de rattraper leurs homologues américains, beaucoup plus en avance sur leurs infrastructures.
« La concurrence de plate-formes alternatives et une concurrence effrénée dans les services sont des faits bien établis; cette recommandation est le bon outil pour adapter la réglementation à la nouvelle réalité du marché », écrit l’ETNO, une association regroupant de grands opérateurs européens de réseaux de télécommunications.
Celle-ci comprend Orange, Deutsche Telekom, KPN, Telefonica, Telecom Italia et TeliaSonera.
Le roaming en sursis ?
Les tarifs des appels et des SMS ont baissé des années durant, rognant les chiffres d’affaires des opérateurs confrontés à des usagers qui sont passés à des services tels que Skype et WhatsApp, qui leur permettent de converser et d’écrire gratuitement via internet.
En 2010, le C.A. de la téléphonie fixe des grands opérateurs a diminué de cinq milliards d’euros à 59 milliards, selon des données de l’ETNO.
Suivant cette nouvelle disposition, la décision finale d’ouvrir ou pas un nouveau marché reviendra aux autorités nationales. Le régulateur allemand a par exemple signalé en juillet qu’il continuerait à réglementer les tarifs des appels fixes.
Un autre projet de proposition de l’UE va également dans le sens des champions des télécoms européens, en ce qu’il pourrait reporter l’élimination des frais d’itinérance (« roaming »).