Source : estrepublicain.f (14 juillet 2020 )
Si la procédure de reconnaissance de la maladie professionnelle est facilitée pour les soignants, ce n’est pas le cas pour les autres salariés qui ont pris des risques pour travailler. La Fnath dénonce cette injustice.
En cas de séquelle, une caissière, par exemple, doit prouver qu’elle a attrapé le virus en travaillant.
Le Covid est reconnu maladie professionnelle pour les soignants. Et seulement pour eux. « Nous avons demandé en avril une reconnaissance pour tous ceux qui ont travaillé et ont été exposés au danger : les livreurs, les caissiers, etc. », résume Nadine Herrero, présidente nationale de la Fnath (Fédération nationale des accidentés de la vie et du travail).
Pour qu’un salarié -hors personnel médical- qui a conservé des séquelles du Covid puisse prétendre au statut de maladie professionnelle, les conditions sont strictes. « Il doit justifier que la maladie est en lien direct et exclusif avec une contamination sur son lieu de travail, ce qui est difficile. »
Ceux qui ont pris des risques sont aujourd’hui méprisés…
Nadine Herrero ne milite pas pour la maladie professionnelle. « La procédure est longue pour une indemnisation de misère, moins importante que pour un accident de voiture. Et elle oblige à se retourner contre son employeur sans avoir de garantie qu’elle soit reconnue. Ceux qui ont pris des risques ont eu beau être applaudis tous les soirs, ils sont aujourd’hui méprisés. »
La Fnath aurait souhaité « une prise en charge par le fonds d’indemnisation pour la période du 19 mars au 11 mai. Après, on pouvait évoluer pour inclure le Covid sur d’autres listes de maladies professionnelles. Le fonds de solidarité pouvait fonctionner immédiatement, car d’autres maladies sont déjà couvertes. Mais le gouvernement a refusé. »
Contre les patrons, puis contre le gouvernement ?
Aujourd’hui, la Fnath invite ceux qui ont eu des séquelles du coronavirus à se faire connaître auprès de ses antennes. « Nous les accompagnerons pour faire reconnaître la maladie professionnelle et la faute inexcusable de leur employeur. C’est la seule solution, bien qu’on la regrette : attaquer l’entreprise qui n’a pas donné de protection à ses salariés. On espère que les patrons se retourneront ensuite contre le gouvernement pour que la prise en charge évolue. »