Source : LES NUMERIQUES (7 décembre 2014)
La demande d’autorisation d’OPA déposée par Orange pour avaler l’Espagnol Jazztel n’est pas du goût de tout le monde. La Commission européenne a fait savoir qu’elle émettait « de sérieux doutes ».
Alors qu’Orange se voyait déjà revenir dans les échappements de Vodafone sur le marché espagnol, il semblerait que la fusion de la branche ibérique de l’opérateur historique français et de Jazztel doive attendre. En cause, les inquiétudes de Bruxelles qui ne voit pas vraiment d’un bon œil cette nouvelle opération de concentration. En effet, la Commission évoque des craintes suffisantes sur le front de la concurrence pour refuser la prise de contrôle d’Orange.
Concrètement, en cas d’acquisition de Jazztel, l’opérateur français se retrouverait numéro 2 du fixe et numéro 3 du mobile en Espagne. Il serait d’une taille à peine inférieure à Vodafone, qui a récemment connu une poussée de croissance en avalant le câblo-opérateur Ono, mais demeurerait sensiblement plus petit que Telefónica, l’opérateur historique de l’autre côté des Pyrénées. Pour Bruxelles, toutefois, cela revient à dire que l’essentiel du marché serait confié à seulement trois géants, qui n’auraient pas une motivation très importante pour maintenir la pression sur les prix, en particulier sur le fixe.
Bien sûr, et comme dans tous les dossiers similaires, Orange a présenté des engagements visant à rassurer les régulateurs. Ceux-ci, toutefois, n’ont pas vraiment fait mouche, puisque la Commission les a estimés « insuffisants pour dissiper les sérieux doutes émis ». L’opérateur, néanmoins, est persuadé de pouvoir convaincre le gendarme européen de la concurrence : il a fait savoir par la voie d’un communiqué qu’il maintenait son objectif de boucler le rachat d’un montant de 3,4 milliards d’euros avant la mi-2015.