Comment Orange veut profiter de la 5G pour accélérer le recyclage des téléphones

Revue de Presse

Source : usinenouvelle.com (6 octobre 2020 )

Orange a présenté le 6 octobre un nouveau programme pour accélérer le recyclage des téléphones mobiles de ses clients. L’opérateur s’attend à un vaste renouvellement des appareils avec le déploiement de la 5G en France.

Vos vieux téléphones portables prennent la poussière au fond d’un tiroir ? Vous n’êtes pas seuls, loin de là… Orange estiment que 100 millions d’appareils attendent d’être recyclés en France. Mardi 6 octobre, pour lutter contre le phénomène, l’opérateur de télécoms a annoncé le lancement d’un programme pour recycler, reprendre et reconditionner les mobiles.

Le sujet compte d’autant plus que les opérateurs s’attendent à une vague de renouvellement des smartphones avec l’arrivée de la 5G. “C’est un levier fondamental”, estime Fabienne Dulac, patronne d’Orange France.

Orange veut collecter 30 % des mobiles usagés de ses clients

La collecte des box internet est déjà bien installée. L’entreprise estime qu’elle récupère aujourd’hui 87 % de ses produits fixes sur un objectif de 90 % à l’horizon 2025. Le recyclage des téléphones mobiles avance bien moins rapidement. Selon Orange, seulement 15 % des mobiles de ses clients sont collectés à ce jour. En 2025, l’opérateur espère faire grimper ce chiffre à 30 % pour que les produits reconditionnés représentent 10 % de ses ventes dans les mobiles.

Le programme va surtout se concrétiser dans les boutiques françaises d’Orange. Dans ces quelques 600 points de vente, des bacs de collecte seront installés progressivement. Petit à petit, les magasins intégreront aussi un “corner” dédié aux téléphones reconditionnés. L’opérateur a également noué des conventions avec des collectivités locales ou des entreprises pour collecter des terminaux usagés. En boutique Orange, les clients pourront échanger leur téléphone contre une remise ou un bon d’achat.

Orange multiplie les partenariats avec des petites entreprises

Côté industriel, Orange ne semble pas vouloir internaliser ces activités de recyclage et de reconditionnement. “Je souhaite plutôt travailler la logique de recyclage avec des experts, avec des entreprises qui se sont structurées et à qui on doit plutôt amener de l’activité économique pour qu’elles embauchent elles, et notamment pour qu’elles embauchent en proximité”, a justifié Fabienne Dulac.

L’opérateur historique du marché français travaille déjà sur ces sujets avec les entreprises Again (Nanterre, Hauts-de-Seine), Les Ateliers du Bocage (Bretignolles-sur-Mer, Vendée) et Recommerce (Gentilly, Val-de-Marne), spécialisées dans le reconditionnement. Installée à Tourville-les-Ifs (Seine-Maritime), l’entreprise Morphosis collabore également avec Orange.

“Ce sont de vrais chimistes. Ils arrivent à récupérer les métaux précieux pour les remettre sur un marché”, présente Gaëlle Le Vu, directrice de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) chez Orange France. Selon elle, les métaux précieux représentent environ 40 % des matériaux dans un smartphone pour 50 % de plastique et 10 % de céramique et de verre 10 %.

En collaboration avec Emmaüs International, Orange a aussi ouvert des ateliers dans cinq pays d’Afrique pour récupérer des masses de téléphone en fin de vie. Ces derniers sont ensuite ramenés à Morphosis à Tourville-les-Ifs.

Orange travaille sur un “nutriscore” version télécoms

Orange prépare d’autres chantiers pour réduire son empreinte carbone ou augmenter la transparence sur l’impact environnemental de ses activités. “Nous travaillons à bâtir un système d’évaluation des produits et services que nous mettons sur le marché à travers un outil de type ‘nutriscore’”, a révélé la patronne d’Orange France. Cette étiquette pourrait intégrer des informations sur le niveau de réparabilité, l’empreinte environnementale ou encore l’empreinte sociétale alors que l’approvisionnement en métaux rares se fait parfois au détriment des droits de l’Homme.