Source : lesechos.fr (3 mars 2021 )
La CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la FSU, Solidaires et l‘Unsa publient ce mercredi une déclaration commune affirmant que l’égalité entre les femmes et les hommes constitue « un levier indispensable de sortie de crise ».
Après le courrier commun des cinq confédérations contre la réforme de l’assurance-chômage , une nouvelle initiative intersyndicale, plus large, est intervenue ce mercredi. Si elles n’appellent pas toutes à une « grève féministe », à cinq jours de la journée des droits des femmes, lundi prochain, sept des huit organisations nationales de salariés ont publié un communiqué commun. La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC ainsi que l’Unsa, la FSU et Solidaires s’y « félicit [ent] » certes de l’allongement récent du congé paternité. Mais elles déplorent que la crise conduise, selon elles, à mettre sous le boisseau les questions d’égalité femme-homme.
Un index à corriger
Elles alertent « solennellement gouvernement et patronat » sur le fait que « la crise risque de se traduire par une augmentation des inégalités et un recul de la situation des femmes ». « La plupart des négociations et plans d’actions visant à améliorer la situation des femmes […] avec les pouvoirs publics comme le patronat [sont], au motif de la crise, ajournés ou enterrés », dénoncent les syndicats.
Des syndicats et des associations appellent à une « grève féministe » le 8 mars
Alors que la ministre du Travail a annoncé une concertation avec les partenaires sociaux pour définir un nouvel indicateur mesurant la part des femmes dans les cadres dirigeants pour lutter contre le « plafond de verre », les sept syndicats veulent élargir la discussion. Ils estiment en effet que l’index égalité existant reposant sur cinq critères « doit être corrigé » sur quatre points : le mode de calcul de la note salariale qui sous-évalue les inégalités (seuil de pertinence, barème, pondération), le renforcement de sa transparence, les moyens financiers du rattrapage, l’extension de l’obligation de résultat à la fonction publique.
« Aller plus loin »
Le communiqué revient également sur l’engagement pris par le gouvernement de ratifier la convention 190 et de la recommandation 206 de l’Organisation internationale du travail. Une ratification qui « doit être l’occasion d’aller plus loin que le cadre législatif actuel », insistent-elles.
La revalorisation des métiers à prédominance féminine, le conditionnement des aides aux entreprises comme l’abandon de la réforme de l’assurance-chômage et le renforcement des services publics figurent également sans surprise parmi les revendications avancées. Mais le fait qu’il ait pu se dessiner un accord large sur leur formulation est le signe que le dialogue intersyndical est en train de prendre de la vigueur. Tout comme le fait que Force ouvrière ait accepté de signer un communiqué avec les organisations non représentatives Solidaires et Unsa. L’absence de la CFTC, qui a même refusé de participer aux réunions avec les autres syndicats sur un thème plutôt consensuel, interroge en revanche.