20e rapport annuel de « L’état du mal-logement en France » : La mobilisation de tous est nécessaire pour faire vivre le droit au logement

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La Fondation Abbé Pierre a présenté son 20ème rapport annuel de « L’état du mal-logement en France ». C’est l’occasion pour la Fondation de réactualiser ses propositions. Sylvie Hierso représentait l’UNSA ce mardi 3 février, Porte de Versailles.
Chaque début d’année, la fondation brosse un constat où les mêmes vœux pieux restent d’une inquiétante actualité. Mais les chiffres sont implacables et témoignent d’une crise persistante qui contamine même les populations jusque-là épargnées. Seule une politique aussi cohérente que volontariste impulsera de réelles mesures susceptibles de vraiment soutenir la résorption du mal-logement, alors que la somme des bonnes volontés du monde associatif ne peut proposer que des solutions palliatives.
Le manque de logements est estimé par l’Insee à 350.000 par an pour répondre à l’évolution démographique et au renouvellement du parc. Mais, un large consensus issu des experts et associations l’évalue à 500.000 au regard de la file d’attente que constituent les 1,8 demandeurs de logement social, la montée de la sur-occupation qui touche 3,2 millions de personnes et les 1,4 million vivant en habitat atypique (camping, mobile-home, chez un tiers…).
Aujourd’hui, 8,5 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Dans ces conditions, payer son loyer, même soutenu par une prestation logement, est un défi chaque mois. D’ailleurs, le rapport souligne qu’entre 2001-2012 les expulsions pour impayés ont augmenté de 50%, idem pour les dépôts de Dalo (droit au logement opposable) sur la période 2008-2013 sachant que la loi « droit au logement » date de 2007. Or sur 147.000 demandes reconnues prioritaires, seules 75.000 ont abouti.
Parmi ces propositions, la Fondation demande, dans le cadre d’une loi de programmation pluriannuelle, la construction de logements accessibles tant au niveau de la localisation que du coût. Cela nécessite de libérer des terrains constructibles, de susciter une offre supplémentaire de logements intermédiaires sans les substituer aux logements sociaux et de relancer une accession sociale à la propriété sécurisée pour les ménages modestes.
Produire des logements n’est pas suffisant, il convient pour cela de réguler les marchés et modérer les coûts du logement. La Fondation, tout comme l’UNSA , réaffirme que l’encadrement des loyers est une avancée positive indispensable dans les zones tendues et qu’il doit être appliqué dans les meilleurs délais. Par ailleurs, des mécanismes de prévention doivent être conçus afin d’éviter aux ménages en fragilité de logement de basculer dans le mal logement. Pour combattre les facteurs d’exclusion, il est également nécessaire d’intervenir le plus en amont possible en aidant les ménages à faire face à leurs difficultés. Alors que l’UNSA demande la mise en place de la GUL (garantie universelle des loyers), la Fondation souhaite l’instauration d’un nouveau droit à la garantie des risques pour les bailleurs qui se substituerait aux assurances privées. Cette garantie publique serait assise sur une contribution des bailleurs, de l’État et d’Action Logement.