Les femmes sont plus susceptibles de faire un burn-out que les hommes, voici pourquoi

Revue de Presse

Source : neonmag.fr (29 décembre 2021 )

Bien qu’il puisse toucher tout le monde, le burn-out serait plus plus susceptible de toucher les femmes que les hommes. L’injonction à la performance y est pour beaucoup.

Les stéréotypes de genre responsables du burn-out des femmes ? Dans une étude menée par des chercheurs de Harvard et publiée en novembre dans la revue scientifique PNAS, les résultats de recherche montrent une prédominance féminine au burn-out. En cause, non pas une raison biologique, mais la place des femmes dans leur lieu de travail, leur rapport à la hiérarchie et au temps.

À travers neuf études portant sur plus de 5 000 participant·e·s, les chercheurs ont étudié le comportement d’employé·e·s, leur variation selon le genre du supérieur hiérarchique, le point de vue des patrons ou encore le fonctionnement différencié chez les étudiant·e·s. Les scientifiques ont porté leur attention sur la gestion des deadlines et le rapport au temps dans l’organisation du travail.


L’injonction à la performance

À la suite de ces expériences, les chercheurs ont conclu que “les femmes évitent de demander plus de temps pour accomplir leurs tâches professionnelles, même lorsque les délais sont explicitement ajustables, ce qui nuit à leur bien-être et à leur performance dans les tâches”. Contrairement à leurs homologues masculins, elles seraient moins à l’aise pour demander plus de temps de travail, ce qui laisse présager un sentiment plus fort de pression temporelle et d’épuisement. En cause, la crainte d’être un fardeau pour leurs collègues, pour leur supérieur, ou de paraître incompétentes.

Pourtant, les chercheurs ont intentionnellement mené leur étude dans des contextes où les délais étaient explicitement ajustables, où il y avait peu ou pas d’interdépendance entre le travail du manager et celui de l’employé, et il n’y avait pas de répercussions négatives évidentes associées à la demande de prolongation. La psychothérapeute Lucy Beresford a expliqué au DailyMail que ces craintes étaient liées à la peur de ne pas être “assez bien”  : “Historiquement, les femmes ont toujours ressenti l’injonction de se donner à 120 % pour garder leur place.”

Les résultats ont également montré que les femmes reçoivent plus de demandes pour accomplir des tâches en dehors de leurs responsabilités officielles et ont plus de mal à déléguer des tâches aux autres au travail.