Le patron d’Orange surpris de la « brutalité » de la fusion Alcatel-Nokia

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Source : lesechos.fr (15 avril 2015)

Le PDG d’Orange Stéphane Richard s’est dit mercredi « surpris de la rapidité et de la brutalité » de la fusion entre les équipementiers télécom Alcatel-Lucent et Nokia.

« J’ai été surpris de la rapidité et de la brutalité du mouvement mais c’est vrai que dans l’industrie il y a parfois des coups de Trafalgar, il faut prendre des décisions très rapides », a observé le patron de l’opérateur français à l’antenne de la radio BFM Business.

Le responsable s’est interrogé sur le feu vert du gouvernement au rachat d’Alcatel-Lucent par le finlandais Nokia, alors que les projets de prise de participation dans Dailymotion, plateforme de vidéo en ligne contrôlée par Orange, par les groupes américain Yahoo! et hongkongais PCCW avaient été bloqués.

« C’est un peu bizarre, il faut croire que Dailymotion est plus stratégique pour la France qu’Alcatel », a-t-il noté.

Il a souligné que le veto du gouvernement à de telles opérations « était un contresens » puisque « l’économie de l’internet est une économie mondiale ».

Alors que la moitié du réseau mobile français d’Orange « est fait avec des équipements Alcatel, on se demande ce qui va advenir de ces équipements », a-t-il noté, soulignant que cela posait « beaucoup de questions » pour l’opérateur.

Mais « il y a une grande logique industrielle à ce mouvement », a-t-il reconnu. « On était nombreux à penser qu’une concentration était inéluctable », des trois grands équipementiers non chinois qui restaient, Ericsson, Alcatel-Lucent, Nokia, il y en avait un de trop.

« On s’attendait tous à ce qu’il y ait un mouvement à un moment ». Cependant « une disparition programmée » d’Alcatel-Lucent est « un peu un choc », a reconnu Stéphane Richard.

Le responsable a estimé que le patron d’Alcatel-Lucent Michel Combes « a eu le courage de dire qu’il fallait une gouvernance claire ».

« C’est Nokia qui fait l’acquisition d’Alcatel, c’est Nokia qui doit prendre les rênes », a dû juger le patron d’Alcatel, selon M. Richard, qui a rappelé que l’équipementier avait gardé un très mauvais souvenir de sa fusion avec l’américain Lucent qui avait donné lieu à « une dyarchie à l’intérieur de l’entreprise ».